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De l’année écoulée, je ne voudrais garder…

De l’année écoulée, je ne voudrais garder que les bons souvenirs. Le réveillon joyeux qui a ouvert janvier. Le soulagement du diagnostic et le retour provisoire à la vie. Les fêtes du début d’année, les concerts quand il y en a eu. L’euphorie du dernier cabaret avant la fin du monde. Puis quand tout a basculé, la solidarité, les liens renforcés ou confirmés, les gens qui ont été là, tous les messages, tous les coups de fil, le soutien à distance. Les moments de joie partagés même derrière des écrans. L’apéro Zoom cinéphile du vendredi soir. Les quizz en famille dans trois villes différentes, le dessin à distance avec ma nièce, mes chauves-souris contre ses sorcières. Le calme au milieu du chaos dans ma bulle douillette, tous les films dévorés, les recettes testées, la musique comme un baume salvateur, les albums que j’attendais et dont l’écoute m’a transportée. Un livre terminé, accepté, bientôt publié. Les ressources que je me suis découvertes – j’ai tenu soixante jours d’isolement consécutifs et je n’en reviens toujours pas. La présence féline qui m’a souvent sauvé la mise. L’incroyable douceur du mois de juin une fois les portes rouvertes, l’émerveillement de retrouver les lieux, les gens. Un déjeuner tranquille au bord des rails, les pique-niques en bord de Seine, près du Louvre, au pied du Sacré-Cœur, au bois de Vincennes, aux Tuileries, encore et toujours aux Tuileries. Les retrouvailles avec un cousin pas revu depuis trop longtemps. Les couchers du soleil sur la mer au cœur d’un été infernal. Un refuge retrouvé sur l’île de Ré. Une nuit mémorable à jouer à Cards Against Humanity avant de refaire le monde jusqu’à très tard. Deux soirées magiques autour d’une péniche en bord de Seine. Les personnes que j’ai vues chercher la lumière envers et contre tout. Le soutien de celles qui m’ont vue flancher sans détourner le regard. Une rencontre en bibliothèque chaleureuse même à travers un écran. La joie d’enfance retrouvée des longues soirées à dessiner. La déco de fin d’année bricolée de bric et de broc, les échanges de cartes de vœux maison avec la famille. Les attentions et les surprises pour mon anniversaire, un Noël sans famille mais pas sans compagnie, une marche dans la nuit retrouvée le temps d’un soir. Des retrouvailles à distance entre camarades de fac vingt-deux ans après. Et les fois si nombreuses où les gens m’ont surprise en bien. J’ai beaucoup été seule, mais je ne l’ai jamais été moins que cette année.

Et puis simplement le plaisir d’être là, au terme de cette année, et d’égrener tous ces souvenirs. Ça en fait, sur une année, des moments de chaleur et de joie. Plus aucun n’était anodin.

J’ai beaucoup appris en 2020. J’ai souvent mesuré ma chance. C’est ce que je souhaiterais en garder. Merci à toutes les personnes qui m’ont aidée à traverser 2020 et à en émerger à peu près intacte.

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