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Dans l’arène

Depuis onze ans que je fréquente le Salon du Livre, c’est la première année que j’y passe aussi peu de temps. Et même la première fois que je zappe la journée du samedi. D’habitude, le temps s’arrête, à peu de choses près, pendant ces quelques jours. Cette année, il a pratiquement suivi son cours normal (quoique les histoires de déménagement me donnent parfois l’impression qu’il s’écoule différemment, mais ceci est une autre histoire). J’y retourne ce soir pour la nocturne, sur le stand Bragelonne où l’on enchaîne les auteurs une fois entrés dans l’arène, la preuve en images (merci à Clémence qui a pris la photo) :

 

 

Il y a un an, le jour de la nocturne, je me rappelle être passée à la Fnac prendre quelques photos à une dédicace des Kills (notamment ce portrait de Jamie et Alison qui est ma photo la plus vue sur Flickr) et le soir, j’étais rentrée fissa chez moi en sachant que la nuit serait courte : le lendemain matin, je prenais un avion pour Houston. Ce sera plus tranquille cette année. Outre l’inauguration de jeudi (alias « on vide les bouteilles de champagne sur les stands et on croise tous les amis et collègues en même temps »), j’ai signé dimanche matin, à un horaire calme mais plutôt agréable. J’ai surtout vendu à des lecteurs qui découvraient mes livres sur le stand et les achetaient par curiosité (les superbes couvertures de Fabrice Borio attirent le regard des passants, ça se confirme à chaque signature). Mais aussi à quelques lecteurs qui connaissaient déjà mes livres. Parmi les rencontres qui m’ont touchée : trois demoiselles adorables, toutes de noir vêtues, qui avaient beaucoup aimé Serpentine et qui se sont fait dédicacer un exemplaire de Notre-Dame-aux-Écailles pour trois. Le genre de petit moment magique grâce auxquels on rentre chez soi sur un nuage.

 

Au Salon du Livre, j’ai raté Terry Jones qui s’était fait porter pâle le dimanche (en tant que geek doublée d’une groupie, je serais au moins passée voir à quoi il ressemble « en vrai ») mais c’est pas grave, à la place j’ai vu Gudule et ça compense largement. Je la vois beaucoup trop rarement, surtout depuis qu’elle a quitté Paris pour s’installer dans le Tarn. Gudule, je l’avais rencontrée pour la première fois au Salon du Livre il y a dix ans, je lisais ses romans fantastiques depuis quelques années et j’étais allée lui en faire signer un. Dans la conversation, j’avais dû lui dire que j’allais bientôt publier ma première nouvelle dans une anthologie à laquelle elle participait aussi. Je n’ai jamais oublié ses encouragements et je la considère un peu depuis comme une fée marraine. J’adore son écriture, son style très oral, son approche du fantastique, ses personnages de petites filles, j’ai dévoré l’an dernier l’omnibus Le club des petites filles mortes qui reprend plusieurs de ses meilleurs romans, et le personnage est à la hauteur : toujours aussi adorable. Du coup, avoir enfin l’occasion de la recroiser lors d’une soirée organisée par Bragelonne et de discuter un moment avec elle, ça fait partie des meilleurs souvenirs de ce salon. On a parlé entre autres choses de traductions, son ex-quartier où j’habiterai bientôt, et du projet d’anthologie pour lequel on vient toutes deux de soumettre une nouvelle.

 

Parmi les autres rencontres de la soirée, il y a eu, roulement de tambour… Régiiiiis !

 

 


Ben oui, je suis de près le blog de Régis et c’était la première fois que je le croisais en vrai, même si j’avais déjà rencontré sa maman Isabelle Troin, elle aussi traductrice chez Bragelonne et dont je lis régulièrement le blog « Le rose et le noir ». Ça m’a frappée l’autre soir, mais Isabelle fait partie des gens que j’ai l’impression d’avoir croisés beaucoup plus souvent que je ne l’ai fait en réalité – je la connais essentiellement par forum et blog interposés, mais je me suis fait une idée assez précise de la personne qui se trouve de l’autre côté de l’écran. Assez pour me douter que le courant passerait très bien quand on se croiserait en vrai. Entre autres choses, je ne la remercie pas de m’avoir fait découvrir à travers son blog la boutique Shanalogic où j’ai commencé récemment à dépenser des sous que je n’avais pas – cf la robe violette de la photo ci-dessus.

 

Et puis il y avait Boulet, et des collègues de Bragelonne que je n’avais pas croisés depuis un bail, et j’ai passé cinq minutes à essayer en vain de prendre une photo de Peter Hamilton et Fiona McIntosh qui formaient un tableau assez frappant sur un plan vestimentaire, Peter Hamilton portant par-dessus sa chemise un gilet aux rayures bariolées qui ferait une chouette pub pour Crayola tandis que Fiona McIntosh, avec qui il discutait, arborait des rayures noires et blanches. Peter Hamilton doit être le seul auteur que je reconnaisse à ses vêtements avant d’identifier les traits de son visage.

 

Le lendemain, en sortant du salon, passage chez Scylla pour la dédicace de plusieurs auteurs des éditions de la Volte (Stéphane Beauverger, Laurent Rivelaygue, Xavier Bruce et Jacques Barbéri), histoire de compléter ma collection de T-shirts :


Jacques Mucchielli (co-auteur avec Léo Henry de Yama Loka terminus)… 


 

… et Mathias Echenay, le big boss de la Volte.

 

Pour ceux qui suivent la partie musicale de ce blog, Laurent Rivelaygue est également graphiste et a conçu la pochette de l’album Miracle of five d’Eleni Mandell dont j’ai déjà parlé ici. J’avais fait sa connaissance après l’avoir croisé à un concert d’Eleni Mandell au Botanique de Bruxelles il y a deux ans, sans savoir à l’époque qu’il avait publié un roman chez la Volte (Poisson-chien).


Après le salon, reprise des activités normales, à l’exception d’un exercice un peu particulier dont je reparlerai très vite (sans doute demain). D’ici quelques jours, je commencerai à traduire un nouveau Kelley Armstrong, dès que j’aurai rendu Gig de James Lovegrove, à paraître chez Griffe d’encre, le roman avec palindromes et anacycliques dont je parlais récemment. (J’aime bien placer « anacyclique » dans la conversation depuis que j’ai découvert le mot la semaine dernière : ce sont les mots qui se lisent à l’envers comme à l’endroit, cf « Raw/War » dans le livre en question.) J’en ai moins bavé que je n’aurais cru, mais je suis impressionnée par l’inventivité des collègues à qui j’ai soumis certaines des colles sur lesquelles je ramais. J’ai hâte de repasser à Kelley Armstrong, ne serait-ce que parce que je n’ai pas encore lu ce roman dont je suis curieuse de découvrir le contenu. C’est une série qui tâtonne un peu au début mais à laquelle on s’attache très vite. J’ai le même plaisir à retrouver les personnages que ceux d’une série télé. Notamment Elena, la femme loup-garou (héroïne de Morsure et Capture) et Savannah, une petite sorcière en pleine crise d’adolescence qui est un personnage assez savoureux.

 

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