Connexion au Net récupérée aujourd’hui, le téléphone a encore des ratés mais l’essentiel est là. J’ai pensé plusieurs fois poster une nouvelle entrée de blog ces derniers jours puis renoncé par flemme et/ou pour cause d’accès au Net peu pratique. L’emménagement se poursuit petit à petit. J’ai des étagères et des stores, et les cartons (de livres) pas encore défaits se comptent maintenant sur les doigts de la main. J’ai l’impression d’habiter un nouveau corps, beaucoup plus agréable et léger que l’ancien. Il paraît que ça se voit. Il paraît aussi que le nouvel appartement me ressemble beaucoup plus que l’ancien. Je me l’approprie par petites étapes. Défaire les cartons, recevoir des gens, travailler toute une journée dans le coin bureau, prendre mon premier petit déjeuner dominical à la table du salon en regardant Dr House.
Je ne sais pas si c’est lié au lieu mais j’ai des envies de lire ou relire des classiques de langue anglaise. Je suis en pleine redécouverte des Hauts de Hurlevent et je retrouve ma fascination pour l’histoire de la famille Brontë, ou ce que j’en connais, et pour ce roman en particulier. Je pensais que le côté excessivement sombre et sauvage du livre passerait moins bien à 32 ans qu’à 16, mais je marche toujours à fond. J’avais juste oublié que Catherine, l’ombre qui hante tout le roman même bien après qu’elle a quitté la scène, était cette garce arrogante et tête à claques. Les personnages sont tous plus tordus les uns que les autres et c’est ce qui fait tout le sel du roman. J’ai la chanson de Kate Bush qui me tourne régulièrement en tête depuis quelques jours. Normal.
Je ne dirai pas grand-chose des Imaginales qui sont passées en un clin d’œil : c’était la première fois que je n’y restais qu’une journée et demi. À peine le temps d’arriver, de saluer les amis et collègues, de discuter avec des lecteurs dont plusieurs habitués que j’y croise régulièrement, et hop, déjà l’heure de reprendre le train. La faute en partie à un concert que j’attendais depuis longtemps et qui avait quand même eu le bon goût de ne coïncider que partiellement avec le salon. S’il était tombé le samedi soir, ça aurait été un tout autre dilemme.
Parmi les artistes que j’admire et que j’ai beaucoup vus en concert mais que je n’avais pas encore photographiés, il y avait PJ Harvey. C’est désormais chose faite, et j’avoue que je suis toute fière du rendu de certaines photos (la série est visible ici). J’ai déjà dit ici à quel point j’attendais ces retrouvailles scéniques avec John Parish, d’autant que le groupe comptait deux autres excellents musiciens que j’avais déjà pas mal vus sur scène : Eric Drew Feldman au clavier, Jean-Marc Butty à la batterie. Il se fait trop tard pour un compte-rendu détaillé. Je dirais juste qu’entendre pour la première fois en live certains morceaux de l’album Dance Hall at Louse Point que j’ai tellement écouté depuis 1996 était particulièrement émouvant. Je pense en particulier à Urn with dead flowers in a drained pool qui a toujours été un de mes morceaux préférés de l’album, pour le son de guitare et le côté un peu chaotique de sa structure. Et que parmi les morceaux du nouvel album coécrit par PJ Harvey et John Parish, ceux qui passent le mieux sont les plus barrés (Pig will not était jubilatoire). Et que si je n’avais plus ce soir d’effet de surprise en voyant tout ce beau monde au Bataclan, ayant déjà assisté au même concert à Bruxelles jeudi dernier, je suis impatiente de les voir pour la troisième et dernière fois en une semaine (et si tout se passe bien, d’interviewer John Parish ce lundi matin). Deux concerts quasi identiques, jusqu’à l’ordre de la setlist, mais deux purs moments de bonheur.