Bristol, disais-je avant de voir une nouvelle semaine engloutie par une faille spatio-temporelle qui m’en a volé un peu trop à mon goût récemment. Une occasion saisie au vol, parce que je n’y avais fait qu’un bref passage il y a treize ans, parce que l’idée d’y retourner me trottait dans la tête depuis, parce que la tournée de John Parish autour de son album de musiques de film, Screenplay, ne passera pas par la France avant l’automne et que l’idée d’assister à la première était tentante. (Compte-rendu du concert ici pour ceux que le sujet intéresse.) L’occasion aussi d’organiser l’interview que je comptais lui demander de toute manière lors d’un prochain passage à Paris. Screenplay est accessoirement un très bel album qui réussit à émouvoir même lorsqu’on ne connaît pas les films dont sont tirées ces musiques, je vous en reparlerai prochainement.
Coup de stress la veille du départ (deux jours plus tôt, tous les Eurostars étaient annulés à cause des intempéries), et puis, une fois sur place, trois jours passés en un clin d’oeil. De la musique, des retrouvailles avec des gens croisés trop rarement, des allées et venues dans les environs de Park Street, la grande rue commerçante du centre. Un dîner au café du Watershed (cinéma d’art et essai qui organise régulièrement des rencontres et événements), un petit déjeuner tranquille en lisant Shirley Jackson (dont The Haunting of Hill House m’a curieusement déçue malgré un début stupéfiant), une rencontre avec Shaun the Sheep, célébrité locale rapportée dans mes bagages, une séance photo avec les écureuils de Brandon Hill. Et quelques balades en écoutant de la musique locale, pour voir comment elle se superposait aux décors : celle de John Parish bien sûr, mais aussi le Dummy de Portishead, le Mezzanine de Massive Attack, dont certains morceaux se teintaient d’une couleur différente dans ce contexte.
Et puis l’heure de rentrer, et de reprendre la course trop vite pour avoir le temps de regretter l’Angleterre.
Prochaine étape : Rennes, où j’exposerai mes photos au bar Le Dahlia Noir à partir de ce samedi. Vernissage et dédicace à 20h, et une interview sur le sujet en guise d’apéritif.