Blog : catégorie Photos - page 8

L’écho des savanes

Quelques envies de meurtres ces derniers jours pour des raisons liées à la canicule et à la difficulté de faire un courant d’air dans mon appart en présence d’un quadrupède à fourrure qui adore s’approcher des fenêtres quand il entend les bruits de la rue.

Ledit quadrupède doit avoir des envies de meurtre en voyant son humaine lui tourner autour avec ce drôle de boitier noir qui fait clic et qui fait bzzzz. Un partout, balle au centre.

Nouvelle activité préférée en cas de gros coup de fatigue additionné d’un gros coup de chaleur : marathon Dr House en compagnie du quadrupède. Toujours aussi accro, mais je me sens très bête de m’être enfilé une saison toute entière avant de remarquer que le personnage était calqué sur Sherlock Holmes. (Avant qu’on me le fasse remarquer, dois-je préciser pour plus d’honnêteté.) Ce qui me rend la série encore plus sympathique, si besoin était.

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Heathcliff au jardin

 

Le petit plaisir du week-end : découvrir par hasard un parc à deux minutes de chez moi, devant lequel j’étais passée plusieurs fois sans le remarquer, et trouver l’endroit onirique à souhait, comme une bulle de verdure larguée entre les rails et les immeubles. Peut-être simplement parce que la machine à fabriquer des images qui donnent naissance aux histoires fait mine de se réveiller depuis quelques jours. La faute aux rails qui traversent mon nouveau quartier à plusieurs endroits et qui travaillent pas mal mon imagination. Je croise les doigts pour qu’il en sorte quelque chose dans les semaines qui viennent : j’ai trop peu écrit en ce début d’année.

 

Toujours est-il que le premier coup de soleil de l’année aura été pris dans ce parc en relisant Les Hauts de Hurlevent. Heathcliff, me disait récemment une amie, est un des plus beaux méchants de toute la littérature. Je suis assez d’accord, même si je me surprends à éprouver plus de compassion pour le bonhomme que lors de ma première lecture. Je n’avais pas compris la première fois que Heathcliff ne se vengeait pas seulement parce qu’il n’a pas pu épouser Catherine. Il se venge aussi, voire surtout, de toutes les humiliations subies au fil des années, ce qui éclaire le roman différemment. La façon dont il transforme Hareton, le fils du frère de Catherine, en brute quasi animale, à l’image de l’adolescent qu’il a été, est glaçante ou poignante selon les passages. C’est un des aspects du roman que j’avais totalement oubliés, mais c’est celui qui m’a le plus frappée cette fois-ci, outre le côté extrême des personnages et des passions qui les animent, à l’image de la nature qui les entoure. Tout ça me donne des envies de me replonger dans l’histoire de la famille Brontë, histoire de mieux comprendre quel environnement a pu donner naissance à un roman comme celui-là. Et aussi de relire Jane Eyre, dans la foulée.

 

Une question subsiste : pourquoi la chanson de Kate Bush m’émeut-elle à ce point alors qu’elle adopte le point de vue du fantôme de Catherine – qui reste quand même l’un des personnages les plus insupportables du roman ?

 

À propos de Kate Bush, une autre chanson pour terminer le week-end. Parce qu’elle colle parfaitement à ce parc, ces rails, cette impression d’onirisme et aux images qui me tournent dans la tête depuis. Je ne peux pas vous expliquer, j’espère simplement qu’il en sortira quelques pages.


 

 

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Instantanés du carnaval

Ça fait un bien fou de se retrouver au milieu d’une foule qui braille les chansons du carnaval pendant le chahut sur la place Jean Bart et de chanter avec elle. Même sans être déguisée, même sans prendre part à la bande, juste être là et laisser ces paroles que je connais par coeur depuis l’enfance sortir d’elles-mêmes. Une année, c’est décidé, il faudra que je me déguise. Je n’étais pas très à l’aise au départ, quand j’ai débarqué avec mon appareil photo sur une place Jean Bart pas encore très peuplée, je me sentais un peu voyeuse à prendre à la dérobée des clichés des gens costumés alors que je ne l’étais pas. J’avais oublié que les carnavaleux adorent ça, qu’ils prennent la pose et chahutent dès qu’ils voient un objectif, qu’il réclament parfois un bisou en échange de la photo et vous draguent gentiment au passage. On rentre chez soi avec des traces de maquillage plein la figure, des confettis dans les cheveux et des chansons plein la tête.

Je ne peux pas dire que je sois très attachée à la région dunkerquoise où j’ai passé mes vingt premières années. Mais j’aime profondément son carnaval. Je me sens nettement plus à ma place à Paris, mais le carnaval ne manque jamais de me rappeler que mes racines sont là.


 

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