Blog : catégorie Salons et dédicaces - page 7

Images d’Epinal

Trois jours plus tard, toujours pas remise de ces trois journées intenses aux Imaginales qui m’ont semblé défiler à toute allure. Les souvenirs se télescopent dans le désordre : les tables rondes et autres lectures publiques, les rencontres avec des lecteurs qui se donnent le mot pour vous faire des compliments terribles, l’apparition parmi eux de plusieurs contacts Facebook que je rencontrais pour la première fois en chair et en os (et même en costume pour l’une d’entre elles), un pique-nique ensoleillé au bord de la Moselle, les soirées un peu ramollies en bonne compagnie autour d’un repas ou d’un verre de whisky, la remise du prix Imaginales au cours de laquelle je suis montée sur scène avec David Camus pour recevoir le prix spécial de Kadath, un retour en train aux allures de colonie de vacances avec un chat botté dans ma valise, et puis tous ces moments où l’on croise en coup de vent des copains qu’on ne recroisera plus de tout le festival.

 

La plupart des photos que j’ai prises cette année sont des photos off, essentiellement parce que j’ai passé mes journées derrière ma table de dédicace ou aux tables rondes et que j’ai à peine trouvé le temps d’aller saluer les collègues aux autres tables. Histoire de préserver les vestiges de respectabilité de mes camarades, je posterai donc simplement quelques portraits plus ou moins officiels d’invités du festival.

 

Ellen Kushner

 

Sire Cédric

 

Simon Sanahujas

 

Et le prix spécial remis à Kadath, que j’héberge provisoirement.

 

Quand j’aurai fini de récupérer un semblant de forme humaine, attendez-vous à me voir de nouveau parler de jeux vidéo. Parce que le documentaire Fantasy Stars auquel je participe sera diffusé la semaine prochaine sur Nolife, et parce que je viens de me procurer coup sur coup Red Dead Redemption (dont le tout début est assez jouissif), L.A. Noire pas encore testé, et surtout le mythique Silent Hill 2 où j’ai commencé à m’immerger avec délectation (ainsi qu’avec une grosse trouille comme il se doit).

 

 

Post navigation


Arsenic sans vieille dentelles

 

En ce vendredi 29 avril où d’aucuns suivront religieusement le mariage royal qui se déroulera de l’autre côté de la Manche, d’autres viendront passer un bout de soirée à la librairie Scylla. C’est en effet demain qu’aura lieu le lancement du recueil de Lisa Tuttle, Ainsi naissent les fantômes, que j’ai dirigé et dont j’ai déjà parlé ici. Si vous êtes intéressés, vous êtes donc attendus à partir de 17h au 8 rue Riesener, 75012 Paris, métro Montgallet. En plus de ce recueil, il y aura mes livres et les ouvrages précédents de Lisa (ainsi que les anthologies Territoires de l’inquiétude où elle a souvent été publiée). Il y aura aussi à boire et à grignoter. En guise d’argument de vente, j’ai des cookies au chocolat en train de cuire au four. Je n’exclus pas d’apporter d’autres gâteaux si j’ai le temps de les préparer demain.

 

J’ai eu envie ces derniers jours de parler de trucs en vrac que j’ai laissés passer : le plaisir de retrouver Dr Who dont la saison 6 commence assez fort (mais j’attends la fin du double épisode pour me faire un avis plus précis) ; la tristesse d’apprendre le décès de l’actrice Elisabeth Sladen, qui incarnait Sarah Jane Smith dans la série, et dont le personnage m’avait surtout marquée pour un épisode très touchant de la série récente, School Reunion ; ou encore un étonnant film finlandais, Rare Exports, sans doute l’histoire de Père Noël la plus originale et la plus flippante que j’aie jamais vue (d’où l’intérêt d’avoir des amis amateurs de films improbables, qui vous font parfois découvrir de très bons films entre deux nanars). Au lieu de tout ça, vous aurez droit à un remix non moins improbable du « Pudding à l’arsenic » d’Astérix et Cléopâtre (que la plupart des gens ayant été enfants dans les années 80 doivent connaître par cœur). Histoire que je ne sois pas la seule à avoir ce truc qui me tourne dans la tête. Ça rejoint la thématique culinaire ci-dessus – mais je vous promets que mes cookies sont garantis sans arsenic.

 

 

 

 

 

 

 

 

Post navigation


Nancy, Tonino, Kelley et les autres

 

Passage rapide au Salon du Livre ce vendredi, le temps de signer des Kadath sur le stand Mnémos en compagnie d’une partie de l’équipe, de me balader dans les allées et d’aller finir les fonds de champagne sur d’autres stands en fin de soirée, mais ceci est une autre histoire. N’ayant pas consulté le programme avant de venir cette année, je n’avais pas la moindre idée des auteurs présents, ce qui m’a valu entre autres de tomber en arrêt, totalement par surprise, devant le stand où signait un Tonino Benacquista vêtu d’un magnifique T-shirt Batman que je me suis empressée de photographier (de loin). C’est un des quelques auteurs français dont j’achète systématiquement les livres et j’ignorais qu’il venait d’en sortir un nouveau, c’est dire si je me tiens au courant de l’actualité littéraire. J’avais seulement, à tout hasard, vérifié si Nancy Huston serait présente. Je suis assez souvent allée lui faire signer des livres pour savoir que je n’arriverai jamais à lui dire réellement à quel point son écriture m’a bouleversée. Mais pour une fois, j’ai eu envie d’aller la prendre en photo. Tellement intimidée à l’idée de lui demander de poser que je n’ai pas osé échanger plus que les deux trois banalités d’usage, alors que pour une fois, j’en aurais eu le temps.

 

David Camus et Nicolas Fructus sur le stand Mnémos

 

 

Nicolas Fructus et Raphaël Granier de Cassagnac

 

Nancy Huston

 

Tonino Benacquista

 

Le lendemain, j’ai séché le salon pour aller assister à la séance de dédicace organisée par Bragelonne dans leurs locaux tout nouveaux tout beaux, qui s’y prêtent particulièrement bien. La foule venue se faire dédicacer les romans de Patricia Briggs et de Kelley Armstrong était vraiment impressionnante. Elles ont signé un peu plus de trois heures non stop, avant d’enchaîner avec une séance de questions/réponses. J’avoue que ça m’a fait chaud au cœur de voir à quel point les lecteurs de Kelley étaient venus nombreux. J’ai traduit les cinq premiers volumes des Femmes de l’Autremonde (Morsure, Capture, Magie de pacotille, Magie d’entreprise et Hantise) et j’y ai pris un immense plaisir. Je ne m’attendais vraiment pas, à l’époque de Morsure, à voir cette série toucher un tel public.

 

Kelley Armstrong

 

J’aurais du mal à expliquer ce qu’on ressent quand on rencontre un auteur sur lequel on a travaillé, mais c’est très particulier. Plus curieux encore que de rencontrer un auteur qu’on admire, de se retrouver face à une personne ordinaire et de ne pas réussir tout à fait à établir le lien avec son univers. Dans le lien de traduction, il y a quelque chose de très fort qui tient au temps passé immergé dans les livres. On apprend beaucoup de choses sur l’auteur : ses thèmes, sa manière de voir le monde, ses tics parfois, d’autres choses qu’on devine en filigrane. Et le moment venu, on a du mal à trouver les mots pour leur dire l’attachement à leurs textes. Au total, j’ai dû passer pas loin d’un an et demi de ma vie plongée dans les romans de Kelley. Plus encore que les intrigues (même si celle de Hantise m’avait impressionnée), j’ai surtout adoré sa galerie de personnages. Elena, la femme loup-garou tiraillée entre son envie d’une existence « normale » à ses yeux et sa part d’animalité. Clayton, son compagnon, qui ne se pose pas ces questions-là, car c’est un ancien enfant sauvage qui laisse son loup intérieur s’exprimer plus souvent qu’à son tour. Paige, la jeune sorcière dont la vie est chamboulée lorsqu’elle adopte Savannah, une adolescente pas tellement plus jeune qu’elle et au caractère pas franchement facile. (Pour ceux qui se poseraient la question, c’est bien de là que vient le nom de mon chat.) Eve, la mère de Savannah, qui fait une entrée d’autant plus fracassante dans Hantise qu’elle raconte toute l’histoire depuis l’au-delà. J’avais aussi un faible pour Jaime Vegas, la nécromancienne gaffeuse qui arnaque les gens dans son show télévisé en faisant semblant de parler avec leurs chers disparus, alors qu’elle est réellement harcelée par des fantômes dans la vraie vie. Et puis la nixe, personnage central de Hantise, esprit du chaos qui subsiste en possédant des femmes qui sont à deux doigts de commettre un meurtre, et qui les pousse à passer à l’acte. Autant de personnages (sauf la nixe) amenés à devenir tour à tour narrateurs des romans.

 

Je pensais à tout ça l’autre soir, alors que je me trouvais à la même table que Kelley Armstrong. Des souvenirs de certaines scènes me traversaient de manière inattendue, tel clin d’œil à Buffy dans Capture, telle scène tournant autour de Lizzie Borden dans Hantise, tel choix de termes qui m’avait donné du mal (j’étais d’ailleurs étonnée qu’elle se rappelle un échange de mails à ce sujet remontant à quelques années). J’espère avoir réussi à lui dire, même maladroitement, à quel point j’ai aimé passer tout ce temps en compagnie de ses personnages.

 

J’ai eu le plaisir par la même occasion de faire la connaissance de l’adorable Patricia Briggs, dont je n’ai pas encore lu les romans, mais ça ne saurait tarder, puisque je lui ai fait signer L’Appel de la lune. Peu de temps après avoir demandé à Kelley de signer mon exemplaire de travail de Hantise, comme je le fais parfois quand l’occasion se présente de rencontrer les auteurs que je traduis. Entre ça et les photos posées puisque j’en ai aussi demandé à quelques-uns, ça commence à ressembler à un début de collection.


Post navigation


Hérouville, le retour

 

Les hasards de la géographie ou de l’organisation font que la plupart des rencontres scolaires auxquelles j’ai participé pour l’instant se déroulaient en Normandie. J’y ai chaque fois été extrêmement bien accueillie. La journée passée hier à Hérouville-Saint-Clair ne faisait pas exception. L’accueil était chaleureux, l’ambiance familiale, l’organisation très pro et les rencontres enrichissantes. C’est un zombie heureux qui vous écrit au retour d’un séjour épuisant mais intense. Pas moins de cinq rencontres réparties sur une journée. Avec des lycéens, des lecteurs, avec le public de la bibliothèque en soirée. J’ai particulièrement apprécié cette rencontre publique dont le modérateur avait vraiment bien potassé le sujet et posait des questions extrêmement pertinentes et bien vues. J’ai dormi dans une jolie chambre d’un lycée hôtelier quasi désert (pile le genre d’ambiance particulière que j’adore), mangé dans une excellent restaurant italien de Caen, parlé toute la journée et fait plein de rencontres. Pendant les pauses, j’ai réussi à faire avancer un peu une nouvelle en cours depuis quelques jours – pour une fois, j’ai envie de progresser par petits bouts au lieu d’essayer de me débarrasser très vite du premier jet que je déteste toujours autant. Au retour, j’ai vu des dragons chinois danser dans les rues de mon quartier, et je suis revenue trop tard avec mon appareil photo pour les immortaliser.

 

Et maintenant, dormir. Longtemps.

 

Si jamais elles repassent par ici, un grand merci à Sylvie, Elisabeth, Elenn et les autres pour l’organisation de cette journée riche en souvenirs.

 

 

 

Post navigation


Science, Fiction et Photoshop

 

Ami geek, si tu appartiens à la même tranche d’âge que moi et que tu t’es construit une culture littéraire et cinématographique à grands renforts de SF dans les années 80/90, l’expo « Science et Fiction » de la Cité des Sciences est pour toi. L’occasion de retomber en adolescence devant les costumes de Retour vers le futur, le scaphandre porté par Ed Harris dans Abyss, un Alien grandeur nature, des maquettes de 2001 ou Star Wars – et les fans de Battlestar Galactica (que je connais très mal) seront aux anges. Je dirais bien que ça manque un peu de Dr Who (qui y aurait été tout à fait à sa place) et de Numéro 5 pour la partie robots,  mais ce serait juste pour pinailler. L’expo permet de constater à quel point on a grandi avec cette culture-là, à quel point la SF nous imprègne depuis l’enfance.

 

J’ai été peut-être encore plus marquée par la présentation des manuscrits prêtés par la BNF. Celui de La Planète des singes où l’on voit Pierre Boulle avoir cette soudaine illumination et noter en marge : « Un singe ? Oui. » Celui de L’Eve future de Villiers de L’Isle-Adam. Et ceux que j’ai curieusement trouvés les plus émouvants à voir, ceux d’auteurs actuels que je connais un peu – Pierre Bordage, Joëlle Wintrebert, Laurent Genefort, et ce qui transparaît d’eux au travers des pages, des notes et des ratures. L’expo se tient jusqu’en juillet et je vous la recommande chaudement.

 

D’autres photos des Utopiales pour conclure. En triant cette série, j’ai été frappée de constater à quel point la part de traitement Photoshop est de plus en plus importante sur mes photos. C’est flagrant pour celles des Utopiales où il fallait composer avec un éclairage pas franchement flatteur. Je m’étonne avec le recul que mes préférées de la série soient des photos flinguées par l’éclairage orange fluo du bar des Utopiales et qu’il a suffi de passer en noir et blanc pour qu’il s’y passe tout autre chose. Je n’arrive pas à décider si c’est une partie normale du processus ou s’il y a une part de tricherie là-dedans. Vous me direz, c’est le résultat qui compte.

 

Alain Damasio, hilare

 

Anne Guéro (Ange)

 

 

Laurent Poujois et sa chemise dédicacée

 

China Miéville et son éditrice Bénédicte Lombardo

 

Et la file de lecteurs de Carina Rozenfeld 

 

 

Post navigation

1 5 6 7 8 9 13