Blog : catégorie Salons et dédicaces - page 8

Retour d’Utopiales, édition 2010

Les Utopiales de Nantes, c’est chaque année un peu pareil et chaque année différent. J’attendais l’édition 2010 avec autant d’impatience que de nervosité : je savais que j’allais y rencontrer Brandon Sanderson qui était invité pour la première fois en France. Les fois précédentes où j’avais rencontré des auteurs que je traduis, c’étaient des gens que je connaissais déjà auparavant, comme Graham Joyce, et l’enjeu n’était pas le même pour moi. Ce n’est pas tout à fait la même appréhension que lorsqu’on rencontre un auteur dont on admire les livres. Traduire Sanderson, ce n’est pas l’affaire de quelques semaines : j’aurai passé en tout un peu plus d’un an et demi immergée dans la trilogie Fils-des-brumes. Ça crée un lien très fort avec les écrits d’un auteur (quand on ne le prend pas irrémédiablement en grippe, mais c’est tout le contraire ici). D’où l’appréhension inévitable d’être déçu.

 

J’ai trouvé Brandon à la hauteur de ses livres : adorable et très intéressant à écouter, avec en prime une solide culture geek et l’humour qui va avec. J’ai pu assister à quelques interviews où il m’a impressionnée par son assurance et son professionnalisme, sa façon toujours claire et simple de répondre, son absence de prétention – il faut l’entendre expliquer sans ciller qu’Elantris et Fils-des-brumes ne sont pas son premier et deuxième romans, mais son sixième et quatorzième. En interview, j’ai été frappée par le parallèle avec ses livres, qui ont eux aussi ce côté très pro et carré – de solides romans de fantasy épique soigneusement construits – et plein de choses passionnantes à dire sur le pouvoir, la religion, la guerre, la révolution ou encore la façon de mener les hommes. J’ai appris à cette occasion qu’il y aurait d’autres livres situés dans l’univers de Fils-des-brumes : un court roman qui devrait paraître d’ici un an ou deux, puis deux autres trilogies situées à différentes époques. Je me méfie généralement des auteurs qui prolongent leurs séries, parfois sans réelle nécessité ; pourtant, je lui fais entièrement confiance pour ne pas se répéter. Accessoirement, des discussions avec d’autres personnes ayant lu la série m’ont confirmé que je ne suis pas la seule à m’être emballée pour ses livres, à en juger par l’étincelle dans leur regard quand ils évoquent tel passage du livre, telle révélation, telle mésaventure d’un personnage. Le plus dur étant de ne pas leur révéler par accident le final de la trilogie, que j’étais pour le coup la seule à connaître.

 

Mes souvenirs d’Utopiales, cette année comme les autres, ce sont des moments grappillés au détour du bar ou de la librairie. Un repas à la table des auteurs étrangers très en verve ; une séance photo improvisée avec Lionel Davoust et son parapluie-katana ; le plaisir de voir un Vincent Gessler euphorique et un peu incrédule recevoir le prix Verlanger ; une fin de soirée tranquille entre traducteurs dans le bar de Mme Spock quasi désert, suivi d’une bonne heure de fous rires dans le hall du Novotel tout proche ; le plaisir de discuter avec des gens pas revus depuis longtemps comme Christophe Duchet, Sylvie Denis, Nathalie Mège ou Michel Pagel. Et puis un agréable moment passé derrière les tables de dédicaces où j’accompagnais Brandon pour lui servir d’interprète et où je me suis retrouvée à signer Kadath, puis à discuter avec l’impressionnant China Miéville dont le charisme n’a d’égale que la gentillesse.

 

Et l’on se retrouve dimanche soir à Paris, un peu ramolli, avec la légère frustration d’avoir raté quelques personnes à peine croisées sur place, de n’avoir pas pris le temps de regarder les expositions (celle consacrée aux pochettes d’album SF avait l’air alléchante), et l’on trie ses photos avec un chat sur les genoux pour prolonger l’ambiance.

 

Brandon Sanderson en VF et en VO (featuring mon exemplaire de travail du Puits de l’Ascension que je lui apportais à signer)

 

 

Laurent Queyssi, David Quéffelec et Sébastien Cevey présentent la revue électronique Angle Mort

 

Laurent Poujois en guide touristique de Kadath

 

Claude Mamier

 

 

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Fhtagn !

 

 

Effet secondaire du passage à l’heure d’hiver, manipulation extra-terrestre ou que sais-je encore, le temps semble défiler à une vitesse effrayante depuis quelques semaines – phénomène également constaté par l’intégralité de mon entourage que je vois courir en soulevant des nuages de poussière tel le Roadrunner moyen. Pas assez d’heures dans la journée pour le travail à accomplir, pas assez d’heures dans la nuit pour bien dormir, même quand le sommeil ne se fait pas trop attendre. Ne faisant pas partie des gens qui travaillent mieux en condition de stress, j’attends la fin de cette année et de mes deux traductions en cours avec une impatience certaine. Malgré tout, novembre – le mois des Utopiales de Nantes et de mon anniversaire – a toujours le don de me mettre de bonne humeur. J’apprécierais juste qu’il défile un poil moins vite.

 

Et vous savez ce qui me met d’encore meilleure humeur depuis ce week-end ? M’arrêter devant mes exemplaires de Kadath, le Guide de la Cité Inconnue récupérés vendredi lors de la soirée de lancement, notamment celui que j’ai fait dédicacer par toute l’équipe. Le livre est beau. Vraiment beau. Et ne ressemble à rien de ce que j’avais pu imaginer lors de la période de conception et de rédaction. Ça a été une expérience de création vraiment particulière pour moi qui n’ai pas l’habitude des projets collectifs ; ça ne l’est pas moins de feuilleter le livre sans être bien sûre de comprendre ce qu’on a fait, en redécouvrant des détails oubliés ou des liens nouveaux entre des éléments a priori disparates. J’espère trouver le temps de le relire intégralement pour mieux appréhender l’ensemble. En tout cas, l’illustrateur Nicolas Fructus et le maquettiste Franck Achard ont fait un boulot remarquable. Surtout compte tenu des délais assez rapides.

 

Une question revient régulièrement : c’est quoi, au juste, ce Kadath ? Un guide touristique, un ouvrage orienté jeu de rôles, un livre illustré ? Difficile de donner une réponse simple, car il est beaucoup de choses à la fois. Moins orienté guide touristique qu’Abyme dans la même collection, même si cet aspect est très présent : il y a des cartes, des fiches pratiques sur l’argent, les langues où l’alimentation, ainsi que des encarts consacrés à des lieux. Mais c’est aussi, entre autres choses, un récit à quatre voix, qui s’articule autour des fragments de quatre histoires différentes et complémentaires : « Le Témoignage de l’Innommé », « L’Évangile selon Aliénor » (qui est la partie que j’ai rédigée), « L’Inédit de Carter » et « Le Kitab du Saigneur ». Quatre récits pour quatre personnages qui découvrent Kadath sous un jour différent et poursuivent chacun une quête qui leur est propre. Aliénor, mon personnage, est une sœur du XIIème siècle qui explore Kadath en quête des dieux qui la peuplent, enceinte d’un enfant dont le père est certainement d’essence divine. Le reste, je vous laisse le découvrir dans les pages de ce guide.

 

Il fallait voir vendredi soir, à l’étage du Long Hop, l’équipe découvrir enfin le livre en échangeant des commentaires surexcités sur telle page, telle carte, telle illustration. Je suis notamment tombée en arrêt sur une représentation en pleine page d’un des shantaks décrits par Lovecraft dans Démons et merveilles, et qui produit son effet. Les premières réactions des personnes venues découvrir le guide lors de cette soirée de lancement étaient encourageantes. J’avoue avoir été un peu impressionnée lorsqu’un des livres à dédicacer nous a été tendu par un certain François Launet, alias Goomi, créateur du génial webcomic lovecraftien Unspeakable Vault of Doom. Ben fhtagn alors, si je m’attendais à ça… J’ai eu un peu de mal à y croire vraiment jusqu’à ce que je tombe sur cette entrée de blog relative au guide et à la soirée. Mon Cthulhu intérieur fait des bonds partout.

 

Le livre ne sort officiellement que le 18 novembre, mais il devrait être disponible aux Utopiales de Nantes qui approchent à vitesse grand V. J’entends quasiment les jours défiler en poussant des « bip bip ! » retentissants. J’y serai de passage du jeudi au dimanche, mon seul regret étant de manquer la rencontre avec Brandon Sanderson programmée le jeudi à 13h qui m’aurait beaucoup intéressée, étant donné que je serais curieuse de l’entendre parler notamment de Fils-des-brumes, dont je devrais enfin connaître le dénouement d’ici là. Je dois d’ailleurs vous laisser, la traduction de The Hero of Ages m’appelle avec son lot de révélations finales.

 

Bip bip !

 

 

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Dédicaces d’automne

 

Retour de l’automne grisâtre, pile le temps où l’on ressort des recettes de soupes à tester et où l’on réapprend à taper des mails d’une seule main pendant qu’un chat ronronne sur l’autre bras. (Entre parenthèses, moi qui ai coutume de dire que Savannah me sert de chauffage d’appoint, je viens de comprendre qu’en réalité c’est moi qui lui sers de chauffage, je ne l’ai jamais autant vue s’installer sur mes genoux que depuis deux/trois semaines.) Pour ceux d’entre vous qui chercheraient des idées de soirées où aller faire des provisions de lectures pour l’hiver et éventuellement noyer la grisaille dans la bière, je signale deux soirées auxquelles je participerai début novembre.

 

Le 2 novembre, ce sera une rencontre avec les auteurs de l’anthologie Le jardin schizologique qui vient de paraître chez La Volte. Ça se passer à la librairie Texture, 94 avenue Jean Jaurès, 75019 Paris. Le 5 novembre, c’est au tour du guide de Kadath à paraître très prochainement chez Mnémos (je ne sais pas trop comment on est venus à bout de la bête, mais le résultat devrait vraiment valoir le coup). Ça se passera au bar Le Long Hop, 25 rue Frédéric Sauton, 75005, en présence de trois des auteurs (Raphaël Granier de Cassagnac, David Camus et moi-même) et de l’illustrateur Nicolas Fructus.

 

En attendant, j’ai le plaisir de vous dévoiler la couverture de l’édition poche de Notre-Dame-aux-Ecailles qui sortira chez Folio SF en janvier. Elle est toujours signée Bastien L. et complète très joliment la série de couvertures qu’il m’a faites pour cette collection.

 

 

 

 

Je finirai sur une note musicale presque d’actualité, puisque un nouvel album de PJ Harvey au titre encore inconnu sortira en février. Je me réjouis d’avoir réussi à acheter une place pour chacune des deux dates à l’Olympia avant que tout soit complet : avec John Parish, Jean-Marc Butty et Mick Harvey dans le groupe, ça s’annonce forcément très bien. Je réécoute beaucoup l’album précédent, White Chalk, depuis quelques semaines, et il me frappe toujours comme étant une des plus belles choses que j’aie entendues ces dix dernières années. Je me fais toujours cueillir par les trois minutes d’émotion pure de The Mountain, et notamment ce passage qui m’a toujours fait penser à un haiku : « The first tree will not blossom/The second will not grow/The third has almost fallen/Since you betrayed me so ». Je me demande comment il est possible de succéder à un album comme celui-là, et j’espère qu’elle arrivera, comme presque toujours, à nous surprendre.

 

Du concert qui avait suivi au Grand Rex, il me reste une image forte. J’ai remarqué que chaque tournée me laisse un souvenir particulier. Sur Is This Desire, c’était le silence quasi religieux qui avait succédé à une version sublime de To Bring You My Love en toute fin de concert. Sur White Chalk, c’était ce moment presque incongru où l’on vit Polly Harvey en robe victorienne noire, seule sur scène, empoigner sa guitare électrique pour une des versions les plus intenses de Man-Size que j’aie jamais entendues. Ça ressemblait à ce moment-là : 

 

 

La suite ? Rendez-vous en février…

 

 

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De Neverland à Kadath

Piqûre de rappel : la signature de soutien à la librairie Neverland d’Achères, c’est ce samedi. Le casting s’est pas mal étoffé depuis l’annonce initiale. Comme un petit croquis vaut toujours mieux qu’un long discours, l’affiche signée Zariel vous dira l’essentiel. Venez nombreux, y aura des livres (plein).

 

 

 

 

Et pendant ce temps, à Kadath, on fabrique un autre livre. Le guide rédigé à huit mains avec Raphaël Granier de Cassagnac, David Camus et Laurent Poujois et illustré par Nicolas Fructus sortira le 18 novembre. J’ai beau savoir (à peu près) ce qu’il contient, j’ai hâte de voir le résultat. Je ne suis toujours pas très sûre d’avoir une vision d’ensemble de l’ouvrage, mais l’expérience de la création à plusieurs était passionnante (et un peu flippante, comme il se doit). La couverture vient d’être dévoilée :

 

 

 

 

Et je m’aperçois que je n’ai pas reparlé ici de Dr Who dont je viens de terminer la saison 5. Il y aurait trop à dire sur le superbe final de la saison 3, la tornade Catherine Tate (alias Donna Noble, compagne du Docteur dans la saison 4), les hommages émouvants à Van Gogh et Agatha Christie, les changements déroutants de la saison 5 pilotée par le génial Steven Moffat, le final improbable et magistral de ladite saison, et le personnage non moins improbable de River Song. Je me console en alternant le Sherlock scénarisé par le même Steven Moffat et les Tudors qui m’ont de manière assez inattendue donné envie de revoir ce film où Maria Doyle Kennedy (alias Catherine d’Aragon) faisait ses débuts dans les années 90. Et dire que j’avais bêtement revendu le CD de la BO.

 

 

 

 

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Neverland et autres signatures

Septembre, c’est la rentrée des signatures et salons. J’en profite pour annoncer les deux prochains événements auxquels je participerai.

 

Le week-end du 2 et 3 octobre, ce sera le salon Livre en poche de Gradignan. J’y participerai notamment le samedi à un café littéraire sur les dix ans de Folio SF en compagnie de Pascal Godbillon, directeur de la collection, et d’Olivier Bleys, auteur de Canisse récemment paru (le même jour que mon Arlis des forains désormais disponible).

 

Avant ça, le samedi 25 septembre à partir de 15h, ce sera une signature un peu particulière puisqu’il s’agit de soutenir la librairie Neverland d’Achères, dans les Yvelines, qui traverse une mauvaise passe. J’y participerai en compagnie de Jacques Mucchielli, co-auteur avec Léo Henry de Yama Loka Terminus et Bara Yogoï. Je recopie ci-dessous le message de Xavier Vernet de la librairie Scylla, qui est à l’origine de l’initiative :

 

Salut à toutes et à tous,

La librairie Neverland située au 37 avenue de Stalingrad à Achères (dans les Yvelines) va mal :

http://librairieneverland.blogspot.com/

Persuadé que la librairie a trouvé sa place dans sa ville et qu’elle sera dans quelques mois rentable (Neverland n’a pas encore 3 ans et il a fallu plus de 3 ans à Scylla pour trouver un équilibre), je vous invite tous à :

– Relayer son appel sur les forums, les blogs ou tout autre support de communication à votre disposition,

– Venir soutenir la librairie le samedi 25 septembre à partir de 15h en compagnie de Mélanie Fazi et Jacques Mucchielli,

La librairie Scylla sera donc fermée samedi 25 septembre et j’espère voir une partie non négligeable de ses habitués acheter des livres en Neverland.

Aidez Neverland à passer cette mauvaise passe. Il faut à tout prix conserver les librairies de quartier.

Bougez-vous.

 

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