Les monstres se sont tus
Et j’ai peine à le croire,
Je ne les entends plus
Chuchoter leurs histoires.
Auraient-ils disparu
Sans même un au revoir
Après m’avoir tendu
Si longtemps ce miroir ?
Plus d’esprits enchaînés
Dans de sombres bâtisses,
Plus de loups éveillés
Par d’anciens maléfices,
De tigres éthérés
Sous des lunes complices,
Plus de dragons cachés
Au fin fond de l’abysse.
J’ai noirci tant de pages
À l’encre des chimères,
Mais la fiction volage
Ne m’est plus familière.
Quittons ce vieux pelage
Et cherchons la manière
De rendre bel hommage
À mes monstres d’hier.