Beaucoup s’étonnaient l’an dernier de la vigueur avec laquelle les auteurs s’opposaient au projet de numérisation des oeuvres indisponibles par la BNF, prétextant qu’il était idiot de s’opposer au partage de la culture, que la loi concernerait surtout des auteurs morts et de vieux livres tombés dans l’oubli, et j’en passe. La suite des événements vient de nous donner raison, alors que la liste des ouvrages concernés vient d’être rendue publique sur ce site.
Pour une explication claire et simple de la situation, je vous renvoie à cet article ou à cet excellent témoignage de Benoît Peeters sur le sujet :
Dans mon entourage, des dizaines de collègues ont déjà eu la surprise d’y trouver une grande partie de leurs livres parus avant 2001. Dans certains cas, ils les avaient republiés ailleurs ou en avaient récupéré les droits. Je ne suis concernée que par une nouvelle, puisque l’anthologie De minuit à minuit où j’avais publié « Le Noeud cajun » en 2000 figure dans la liste, mais c’est déjà une aberration. Non seulement trois des nouvelles au sommaire ont été republiées ailleurs et ne sont donc pas indisponibles à l’heure actuelle, mais Bragelonne possède déjà les droits numériques de la mienne, et la BNF serait donc dans l’illégalité en numérisant cette anthologie. On croit rêver (ou cauchemarder, plutôt).
On ne saurait trop conseiller à tous les auteurs de vérifier minutieusement si leurs ouvrages parus avant 2001 n’y figurent pas. Dans le cas des anthologies, il faut rentrer les titres un par un, les auteurs au sommaire n’étant pas mentionnés.