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Plus je vieillis et plus je prends en horreur les éloges funèbres. On ne peut pas résumer en quelques phrases bien nettes le tourbillon d’émotions compliquées qui vous prend à l’annonce de la mort de quelqu’un, parce qu’il n’y a jamais uniquement de la tristesse comme on voudrait le croire, et parce que ce tourbillon-là, après tout, ne regarde que nous. Mais je vois mal comment je pourrais ne pas parler ici de Graham Joyce. Ne serait-ce que parce que mes douze années de traduction n’auraient pas été les mêmes sans lui, et qu’après Lignes de vie plus rien n’a été pareil. On ne partage pas plusieurs mois de sa vie avec un roman comme celui-là sans grandir un peu au passage.

Les souvenirs qui remontent après l’annonce sont toujours surprenants ou incongrus : une chanson de Kate Bush qui me tourne dans la tête parce que Graham était fan et que nous avions eu une conversation de groupies dans un train Paris-Arras en compagnie de l’équipe Bragelonne ; une improbable fête de lancement virtuel sur son mur Facebook pour son dernier roman, paru pendant sa maladie ; une soirée de fous rires ininterrompus lors d’un repas mémorable à Bruxelles vers 2001 avec d’autres amis traducteurs et auteurs ; et puis un moment que j’avais oublié, le même jour ou la veille, je venais de le rencontrer sans l’avoir jamais lu ou si peu, et lors de ma toute première table ronde qui se passait plutôt mal, je m’accrochais au regard bienveillant de Graham, au premier rang du public, qui percevait visiblement que je me décomposais de trouille derrière cette table.

Le reste n’appartient qu’à moi et je n’aurais pas les mots pour le décrire. Le monde vient de perdre un écrivain unique, c’est une putain d’injustice, ça l’est toujours, mais celle-là est amère. Je connaissais moins le bonhomme que l’écrivain, je crois que c’était quelqu’un de bien, et je prends à peine conscience de la dette que j’avais envers lui.

Restent ses livres. C’est peu et immense à la fois. J’ai eu le privilège d’être sa voix française pour quatre d’entre eux et c’est un des plus beaux cadeaux qu’on m’ait faits dans ce métier.

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Attention : travaux

Attention : travaux

D’ici quelques semaines, ce blog est appelé à déménager. Si tout se passe comme prévu, il devrait être intégré à mon tout nouveau site en cours de fabrication, l’ancien site, créé fin 2005, ayant fait son temps. La date de lancement du site est encore floue, mais il devrait être opérationnel avant la sortie du Jardin des silences prévue pour le 22 octobre.

Quant au recueil lui-même, la phase des corrections est terminée (comme en atteste cette photo de mon assistante en plein travail) et je devrais bientôt pouvoir dévoiler la couverture finalisée. Ce n’est rien de dire que je suis impatiente de vous la montrer.

À J-40 et des poussières, je redécouvre le mélange de surexcitation et d’appréhension qui précède la sortie d’un nouveau livre, le moment où son existence devient quasi palpable mais où son histoire particulière n’est pas encore écrite.

Avant même avant la date de sa sortie, octobre sera un mois bien rempli. Du 16 au 18 octobre inclus, je serai à Rennes pour participer au festival Court-Métrange en tant que membre du jury – une nouvelle expérience à ajouter à la liste des choses à tester au moins une fois dans ma vie. Le week-end du 25 et 26, ce sera au tour du festival Scorfel (rappelez-vous, celui où l’on dessine des Pyramid Head kawaï sur les nappes). Et du 30 octobre au 1er novembre, je ferai un passage aux Utopiales de Nantes.

Côté écriture, une longue nouvelle a vu le jour pendant l’été, qui devrait si tout va bien paraître début 2015. Et un projet collaboratif assez particulier, étroitement lié à la musique, et dont je ne peux évidemment pas encore parler, devrait pas mal m’occuper cet automne entre deux traductions et deux salons.

J-40 et des poussières. Le compte à rebours continue.

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Des sons en images, collection printemps/été

Le retour de la désormais traditionnelle rubrique consacrée à mes aventures musico-photographiques de ces derniers mois. Vous trouverez au sommaire de cet épisode estival :

 

Uncovered Queens of the Stone Age, joli projet d’Olivier Libaux consacré à des reprises mélodieuses et dépouillées du groupe de Josh Homme, ici en session acoustique puis en concert dans le cadre somptueux de l’Eglise St-Eustache (session, photos session, photos live).

 

White Crocodile, formidable groupe de scène que j’ai vu faire des progrès spectaculaires en live en l’espace d’un an, et qui vient de sortir un premier EP excellent (session, photos live).

 

Le circus swing euphorisant et chaleureux de Gabby Young and Other Animals (photos live).

 

Exsonvaldes et Fiodor Dream Dog photographiés dans le cadre d’une excellente soirée organisée au Divan du Monde par les Balades Sonores (photos live de l’un et de l’autre).

 

La précieuse et inimitable Shara Worden alias My Brightest Diamond en session acoustique, dont j’attends impatiemment le nouvel album à paraître en septembre (session, portraits).

 

Et enfin mon coup de cœur de ce premier semestre : Demi Mondaine, qui m’a impressionnée aussi bien sur disque (Aether ne me quitte plus depuis sa sortie) que sur scène et qui nous a offert une session acoustique hors norme qui fut un moment assez fort à vivre (chronique, interview, photos live, session, photos de tournage).

 

Pour écouter quelques-uns de ces groupes, rendez-vous sur l’entrée suivante.

 

 

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Dernière escale à Yirminadingrad

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Yirminadingrad : décor insaisissable par essence, ville en déliquescence chargée d’histoire, terrain de jeu et d’expérimentation des comparses Léo Henry et Jacques Mucchielli le temps de trois recueils aux titres improbables : Yama Loka Terminus, Bara Yogoï, Tadjélé. (Ce dernier ayant également bénéficié de la participation de Laurent Kloetzer, on ne sait trop où ni comment, le mystère étant bien gardé.)

 

Un quatrième projet avait été initié avant la mort accidentelle de Jacques Mucchielli en novembre 2011 : confier les clés de la ville à des auteurs invités, à partir de certaines contraintes. J’ai eu la chance d’être de ceux-là. Une étrange aventure qui devrait accoucher d’un livre tout aussi étrange. Voici ce qu’en dit le récent communiqué officiel :

 

« Le quatrième livre de Yirminadingrad est parti ce matin chez les éditeurs.

 

Il contient 13 illustrations originales de Stéphane Perger ainsi que 13 nouvelles inédites, écrites pour l’occasion par :

 

Stéphane Beauverger

David Calvo

Alain Damasio

Mélanie Fazi

Vincent Gessler

Sébastien Juillard

Laurent Kloetzer

luvan

Norbert Merjagnan

Jérôme Noirez

Anne-Sylvie Salzman

Maheva Stephan-Bugni

 

Parution prévue pour 2016 chez Dystopia Workshop.

 

(et on s’en réjouit bien !) »

 

 

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