Blog - page 14

Écrire le genre

http://i57.tinypic.com/rutb4h.jpg

 

Tout a commencé par une discussion sur Facebook, sans doute autour d’une série télé, comme ça se produit souvent. Et plus précisément, autour de la représentation des personnages féminins. Sujet pour lequel se passionne Célia Deiana (dont vous pouvez lire les nouvelles au sommet de diverses anthologies), ce qui l’a poussée à rédiger plusieurs articles de blog autour de cette vaste question. Le premier consacré à la défense du personnage de Sansa Stark de Game of Thrones, vision que j’ai trouvée très pertinente bien que j’aie lâché la série au début de sa deuxième saison. Le suivant, à la figure emblématique d’Ellen Ripley dans la série des Alien.

 

Et puis un dimanche, de fil en aiguille, Célia me propose de développer pour son blog un article sur mon rapport à la création de personnages féminins. Je commence par répondre que je n’y ai jamais réfléchi, que je ne suis pas sûre de savoir en parler, que ça touche à trop de choses à la fois. Quelques heures plus tard, cet article était né. Un grand merci à Célia pour ces échanges et pour son invitation.

 

(Photo non contractuelle, mais Orphan Black est une mine de personnages féminins très réussis et loin des stéréotypes.)

 

Post navigation


"Serpentine" en MP3

http://i62.tinypic.com/2zhfv55.jpg

 

Deux ans déjà que j’assistais, à Clermont-Ferrand, à un concert du compositeur Jérôme Marie au cours duquel un orchestre interprétait plusieurs pièces inspirées de ma nouvelle « Serpentine ». Le projet a fait son chemin depuis, et c’est avec une grande joie que je vous annonce aujourd’hui la sortie d’un mini-album reprenant ces six pièces instrumentales. S’y ajoutent deux titres bonus inspirés l’un du Rasoir d’Ockham de Henri Loevenbruck, l’autre de la nouvelle « Toxic » de Stéphane Desienne.

Ces morceaux seront disponibles plus tard au format CD mais depuis hier, ils le sont déjà en MP3. Il vous suffit de suivre ce lien où vous pourrez également écouter quelques extraits.

Je ne suis évidemment pas objective, mais je n’en reviens toujours pas du magnifique cadeau qui m’a été fait. Jugez plutôt.

 

 

 

Post navigation


Compte à rebours

http://i61.tinypic.com/2eggrwz.jpg

 

 

Il reste un peu plus de trois mois. Les corrections sont en cours, les remerciements rédigés, on m’a montré un superbe essai de couverture (signée Fabrice Borio, comme mes deux recueils précédents en grand format). Un encart annonçait la parution dans le dernier numéro de la newsletter Neverland. J’ai fait tout récemment mes premières photos-officielles-avec-corbeau (via l’objectif de Vinciane Verguethen, à qui je devais déjà mes précédentes photos d’auteur). Le recueil s’appelle toujours Le jardin des silences, sort toujours chez Bragelonne en octobre, et dans un peu plus de trois mois, je l’aurai entre les mains.

 

L’été fait plus que jamais figure de bulle de calme avant que les choses n’accélèrent. Je m’attends, le moment venu, à devoir répondre à la question du délai écoulé depuis le recueil précédent. J’ai pourtant l’impression d’être de plus en plus active à mesure que les années passent, au point qu’il devient délicat de jongler entre mes différentes activités. Une partie de ce temps a été consacré à des projets collectifs qui ne portaient pas mon nom sur la couverture, ou pas seulement, mais qui puisent dans le même temps et la même énergie que mes propres textes. Kadath et Ainsi naissent les fantômes sont les deux exemples les plus parlants : cette année-là, j’ai été incapable de produire une seule nouvelle. Une année riche et créative – mais pas pour mes propres textes, comme le reproche m’en est fait parfois. On me propose de plus en plus de projets hors normes depuis quelques années. La question de savoir lesquels accepter et comment me partager entre eux devient une question de plus en plus présente – mais ceci est une autre histoire.

 

Octobre, ce sera aussi le retour des salons. Outre un événement pas encore annoncé et qui fait justement partie de ces « projets hors normes », je serai le 25 et 26/10 à la convention Scorfel à Lannion – rappelez-vous, celle où l’on décorait les tables dans la bonne humeur l’année dernière. Le site de la convention consacre en ce moment une fiche personnalisée à chacun des invités. J’ignore encore pour l’instant si Le jardin des silences sera disponible le moment venu, mais je l’espère de tout cœur.

 

Je vous laisse sur un intermède télévisuel : le premier reportage consacré aux Deep Ones par l’émission + ou – geek lors de notre tout premier concert à Epinal.

 

 

 

 

Post navigation


Des silences, des sirènes, des fantômes.

Alors voilà, c’est maintenant officiel : le projet éditorial dont je parlais en pointillés depuis un moment sera un troisième recueil qui reprendra l’essentiel de mes nouvelles parues depuis Notre-Dame-aux-Écailles plus deux inédites, soit douze textes au total. Il paraîtra en octobre chez Bragelonne et s’appellera Le Jardin des silences. Pour l’occasion, mon site laissé à l’abandon depuis un moment (pour tout un tas de raisons bonnes et mauvaises) devrait être refait à neuf. Il se peut que ce blog subisse une mutation par la même occasion. La deuxième partie de l’année devrait être particulièrement bien remplie.

 

http://i62.tinypic.com/34jaq90.jpg

 

J’en profite pour annoncer deux autres parutions. Tout d’abord une nouvelle au sommaire de Bardes et sirènes, l’anthologie officielle des Imaginales qui paraît ces jours-ci chez Mnémos. Un texte de fantasy urbaine qui se situe à Paris de nos jours et qui ne contient pas l’ombre d’une queue de poisson. Son titre : « Le Chant des autres ». Et chez Folio SF, la réédition en poche d’Ainsi naissent les fantômes, le recueil de Lisa Tuttle que j’avais sélectionné/traduit/préfacé pour les éditions Dystopia. Sortie qui coïncide presque avec celle des Chambres inquiètes, autre recueil de Lisa Tuttle dont je vous parlais récemment.La couverture est signée Bastien L., comme celles de mes recueils dans leur version Folio.

 

Je signale aussi une interview sur le blog du projet DraftQuest (qui se décrit comme « site ludique, créatif et social, qui propose de libérer ses utilisateurs des blocages de l’écriture »). Compte-tenu de l’orientation du site, il y est pas mal question d’écriture, d’inspiration, de l’influence de la traduction et des lectures. Elle est publiée en deux parties (ici et ici) et pour ce qui est de la question de mes projets en cours, vous rectifierez de vous-mêmes à partir de l’info ci-dessus.

 

Post navigation


Art Corvus

http://i60.tinypic.com/250r2c1.jpg

 

Bien que l’envie soit restée présente depuis treize ans (en témoigne ma fascination pour ceux des autres), j’ai longtemps répété que je ne voulais pas d’un deuxième tatouage, qui retirerait à la symbolique du premier. Jusqu’au jour où ma petite salamandre tribale de 2001 n’a plus suffi à me représenter. J’avais trop changé entre-temps et la salamandre seule était devenu, sinon obsolète, disons incomplète. Comme une parenthèse ouverte qui s’était refermée entre-temps et qu’il fallait marquer à son tour.

 

L’envie de marquer cette nouvelle page tournée s’est précisée l’an dernier, mais le motif exact m’échappait. Jusqu’à ce séjour à Houston où les moments liés aux oiseaux se multipliaient, à commencer par les pauses lecture dans ce coffee shop où les blackbirds guettaient le départ des clients pour se jeter sur leurs assiettes et picorer les restes. Et cette visite chez un antiquaire où une bague en forme de peyote bird indien m’avait fascinée. Soudain, c’est devenu une évidence : ce serait un oiseau, et partant de là, ça ne pouvait être qu’un corbeau.

 

Quelques mois plus tard, sans avoir assez réfléchi, je commençais par frapper à la mauvaise porte et faire confiance à la mauvaise personne, pour tout annuler deux jours avant le rendez-vous en découvrant, un peu effarée, le motif qu’on me proposait. Il a fallu qu’une tatouée mieux renseignée me mette sur la piste de divers tatoueurs au style personnel très marqué, de ceux qu’on peut réellement qualifier d’artistes. J’ai découvert des possibilités infinies que je ne soupçonnais pas, et repéré quelques noms dont le style me parlait : Dodie, Aurélio ou encore Maud Dardeau. Mais je revenais constamment sur la page Facebook d’Art Corpus. Un album en particulier m’avait tapé dans l’œil : celui de Nils au style proche de la BD, dont quelques pièces m’avaient vraiment soufflée. Soudain mon projet de corbeau, que je voyais au départ petit et stylisé, commençait à muter. Je me prenais à rêver de l’imaginer dessiné avec cette griffe-là, ces ombres-là.

 

Le hasard a voulu que je prenne mon rendez-vous au moment où mon recueil Serpentine fêtait ses dix ans. J’ai reparcouru la nouvelle-titre en m’étonnant de la trouver assez fidèle aux questionnements et aux étapes par lesquels j’étais en train de repasser. Deux mois plus tard, me voilà qui descends dans le sous-sol d’Art Corpus. Pendant toute la séance, j’avais sous les yeux un mur où étaient accrochés des dizaines de croquis de tatouages de Nils, parmi lesquels figuraient ceux que j’avais tellement regardés ces dernières semaines. Ce papillon fait de rouages, ces crânes entourés d’autres papillons, cette faucheuse, cette clé stylisée…  À mi-chemin de la séance, quelqu’un a eu la divine idée de lancer le Kicking against the pricks de Nick Cave en fond sonore, album que j’écoute peu ces jours-ci mais pour lequel je garde une grande tendresse. Je me rappelle avoir serré les dents sur Long black veil tandis qu’on attaquait les parties les plus sensibles, jubilé pendant Sleeping Annaleah qui m’est resté en tête depuis et éprouvé une indescriptible euphorie tandis que le tatouage se terminait aux dernières notes de The carnival is over.

 

Je sais d’expérience qu’on garde un souvenir extrêmement précis d’une séance de tatouage. Une fois le stress évacué, restent des images et des sensations, le rapport à la douleur (nettement supportable mais pas négligeable pour autant), la conscience de franchir une étape sans retour, le rapport de confiance qu’on noue avec le tatoueur auquel on soumet sa peau. Je suis reconnaissante à Nils d’avoir tiré le motif vers l’idée d’une pièce plus grande, que je n’aurais sans doute pas osé tenter de moi-même mais qui est avec le recul une évidence absolue. Tout comme je sais que j’ai choisi exactement le tatoueur que je cherchais, celui qui a su mettre en forme mes idées encore floues et me mettre ensuite en confiance.

 

Reste maintenant à franchir l’étape cruciale de la cicatrisation, puis à voir comment il vieillira. Mais quarante-huit heures plus tard, je me demande déjà comment j’ai pu vivre si longtemps avec le bras si nu.

 

 

 

 

Post navigation

1 12 13 14 15 16 65