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Sacrifice de citrouilles

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En ce lundi 31 octobre, souhaitons bon courage à toutes les citrouilles (y compris celle que j’ai sacrifiée rituellement hier soir dans ma cuisine pour la transformer en tarte). Je ne sais pas pour vous, mais la perspective de passer la soirée à me goinfrer de tarte maison devant des films fantastiques a le don de me mettre de très bonne humeur. Ça devrait être soit Carrie, soit Les Autres, voire les deux.

 

Première séance hier soir pour se mettre dans l’ambiance avec Rosemary’s Baby. J’avais oublié à quel point l’ambiance de ce film est singulière. L’histoire est classique mais la mise en scène l’est nettement moins. Le malaise est renforcé par le parti pris de renforcer les aspects les plus grotesques (comme le visage grimaçant de la sinistre voisine des Woodhouse) tout en fonctionnant au premier degré de manière parfaitement sincère. D’où l’impression que les scènes incontournables du genre ne sont jamais montrées telles qu’on les attendrait. J’ai été marquée notamment par cette scène où Rosemary se réfugie chez le Dr Hill juste avant son accouchement et lui déballe toute son histoire. À mesure que le récit avance, même le spectateur qui la suit et la croit finit par n’y entendre que le délire d’une folle paranoïaque. Et que dire de cette longue scène finale dans le salon des voisins, si ce n’est qu’elle est délicieusement malsaine.

 

Rubrique agenda : j’ai déjà annoncé ici la soirée du 15 novembre à la librairie Scylla à laquelle je participerai en compagnie de Lisa Tuttle, Ian McDonald, Lucius Shepard et quelques autres. Le 29 novembre, je serai également à Vitré pour une rencontre à la médiathèque Madame de Sévigné, à partir de 20h. Et le 10 décembre, aux Rencontres de l’Imaginaire de Sèvres où je présenterai notamment le recueil de Lisa Tuttle, Ainsi naissent les fantômes.

 

Pour finir, quelques liens vers des choses postées ici et là. Une « interview automatique » pour le site Insect TV, sur le principe sympathiques des neuf mêmes questions posées à tous les participants (interview accompagnée de trois photos originales : visage, main, outil de travail). Les archives de l’interview-chat réalisée récemment sur le forum L’Alchimie des mots. Et quelques papiers postés sur le Cargo : chroniques des albums de Phoebe Killdeer & The Short Straws et My Brightest Diamond, d’un concert de Phoebe Killdeer, du film  We need to talk about Kevin (dérangeant mais pas totalement abouti), de la sixième saison de  Doctor Who en essayant de la replacer dans son contexte pour les néophytes.

 

Musique de circonstance : attention, ça vous reste dans la tête toute la journée.

 

 

 

 

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Dystopiales, première édition

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J’attendais le feu vert des organisateurs pour annoncer la nouvelle ici : le programme des Dystopiales organisées par la librairie Charybde et les éditions Dystopia est officiellement arrêté. Le 15 novembre prochain, à partir de 17h, tout un tas d’invités seront en dédicace chez Charybde (129 rue de Charenton, 75012) et au bar voisin « Comme cochons » (135, rue de Charenton). Ils se répartiront comme suit :

 

En Charybde :

Lisa Tuttle et Mélanie Fazi

Lucius Shepard, Nicolas Fructus et Jean-Daniel Brèque

Ian McDonald

 

Au Comme Cochons :

Jean-Marc Agrati et Laurent Rivelaygue

Léo Henry et Jacques Mucchielli

 

Ceux qui ont suivi la sortie du recueil de Lisa Tuttle, Ainsi naissent les fantômes, que j’ai présenté et traduit pour Dystopia imagineront à quel point je me réjouis de cette occasion de faire venir Lisa en France, où elle n’avait plus été publiée depuis dix ans, et à quel point je serai heureuse de signer à ses côtés. Ce sera également l’occasion de fêter entre autres la sortie du Dragon Griaule de Lucius Shepard (traduit par Jean-Daniel Brèque et illustré par Nicolas Fructus, éditions du Bélial) et de L’Apocalypse des homards de Jean-Marc Agrati (illustré par Laurent Rivelaygue, éditions Dystopia).

 

Pour illustrer cette nouvelle qui me met en joie, un morceau qui met de très bonne humeur (tiré d’un album magnifique à paraître dans quelques jours).

 

 

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Torchwood – Les Enfants de la Terre

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La première saison de cette série dérivée de Doctor Who, consacrée à une organisation secrète étudiant les activités extra-terrestres depuis son siège de Cardiff, ne m’avait pas convaincue malgré quelques bons épisodes sur la fin. On sentait que la série se cherchait, maladroitement, et tentait trop activement de prendre le contre-pied de Dr Who en se revendiquant « série adulte ». Ce qui se traduisait essentiellement par des relations assez malsaines entre les personnages et une tendance à parler de sexe à tout bout de champ, d’une manière souvent gratuite. Par ailleurs, le personnage ambigu du capitaine Jack Harkness et les conséquences de son immortalité y étaient sous-exploités. Pour donner une deuxième chance à la série, mon entourage me conseillait de manière assez unanime de sauter la saison 2 pour passer directement à la troisième, Les Enfants de la Terre, mini-feuilleton de cinq épisodes considéré par beaucoup comme le sommet de Torchwood. Ils avaient raison.

 

Un jour, tous les enfants de la Terre s’immobilisent au même moment pour réciter à l’unisson le même message : « We are coming. » Les services secrets britanniques identifient l’intervention d’une espèce extra-terrestre surnommée « les 456 », du nom de la fréquence sur laquelle ils communiquent avec l’humanité. Une première rencontre avait eu lieu soixante ans plus tôt ; un pacte avait été conclu. Les traces ont été effacées, mais il reste des témoins. Pendant que l’équipe de Torchwood cherche à percer le mystère, le gouvernement s’efforce de gérer la crise sans que ne soit dévoilé un pan très noir de son histoire.

 

Ce qui frappe quand on compare ce mini-feuilleton avec la première saison à moitié ratée, c’est la maîtrise acquise entre temps. Le scénario est d’une précision diabolique et exploite parfaitement tout le potentiel des idées développées. Et surtout, Les Enfants de la Terre s’aventure sur des territoires interdits à Dr Who, considéré en Grande-Bretagne comme une série pour enfants. Ici, tout est très noir, mais pas de la noirceur forcée des premiers épisodes. Il est question de dilemmes moraux d’une grande violence. Dans les deux camps, des décisions impossibles doivent être prises. Certaines vont l’être par lâcheté, d’autres par nécessité, d’autres encore par amour. Le scénario explore avec finesse les différentes réactions humaines possibles face à l’horreur, et la façon dont l’être humain se conditionne lui-même pour accepter l’inacceptable, jusque dans le choix du langage employé. Un crime est-il encore un crime aux yeux de celui qui y participe, s’il lui donne un autre nom et le justifie au nom de l’intérêt général ? L’une des meilleures idées est de ne pas avoir versé dans le manichéisme. Il n’y a pas d’un côté les héros vertueux en quête de vérité, de l’autre un gouvernement retors et prêt à tout. Il n’y a que des humains guidés par des priorités différentes. L’une des forces de cette saison est d’avoir placé au cœur des enjeux un personnage ordinaire : John Frobisher, membre des services secrets, choisi pour communiquer avec les « 456 ». Un Anglais moyen, plus très jeune ni très dynamique, qui aime sa famille et son travail et se trouve confronté à des choix difficiles. Face à lui, dans l’autre camp, des héros qui sont parfois contraints de devenir des monstres. Personne ne sort indemne de cette histoire. Le spectateur non plus.

 

L’intensité va crescendo au fil des cinq épisodes. D’un point de départ prenant et intriguant, on bascule dans quelque chose de beaucoup plus dérangeant. Quelques scènes sont à la limite du soutenable d’un point de vue émotionnel. Mais toute la réflexion sous-jacente est particulièrement juste. De manière générale, le soin apporté à tous les aspects en renforce l’impact. Jack Harkness dévoile enfin toute son ambiguïté, la galerie de personnages secondaires est particulièrement soignée, et l’aspect des extra-terrestres, suggéré avec une grande habileté, est glaçant. Par ailleurs, le personnage de Gwen Cooper, fliquette galloise ordinaire devenue un des éléments centraux de Torchwood, est toujours d’une poignante humanité au milieu de la noirceur ambiante.

 

J’ai cru comprendre que la saison suivante, Miracle Day, avait beaucoup déçu. S’il n’y a qu’une saison à conserver de Torchwood, il semblerait donc que ce soit celle-ci. Elle atteint, dans ses deux derniers épisodes, une intensité quasi identique à celle des meilleurs moments de Dr Who. Ceux qui connaissent mon attachement aux aventures du Docteur comprendront ce compliment à sa juste mesure.

 

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Le jour et la nuit

 

J’ai parfois l’impression d’aborder les nouvelles comme d’autres abordent des romans. Je ne m’explique toujours pas comment un texte d’une dizaine ou vingtaine de pages peut prendre des allures de rocher de Sisyphe tant que je n’ai pas fini de le concevoir, de l’écrire et de le corriger. Mais c’est chaque fois un grand moment d’euphorie de pouvoir me retourner et me dire : « Voilà, un de plus. »

 

Alors oui, un de plus : un conte de Noël intitulé « Un bal d’hiver », rédigé courant septembre et à paraître en fin d’année, officiellement accepté depuis peu. Reste maintenant à développer un autre texte de commande auquel je réfléchis depuis un moment : plus long, plus sombre, potentiellement plus barré, et encore totalement imprévisible à ce stade pas très avancé de sa conception. Ce qui est bon signe (enfin j’espère), c’est que les quelques éléments dont je dispose m’intriguent déjà.

 

En attendant, l’équipe du forum de lecteurs « L’alchimie des mots » m’a proposé une interview en ligne qui aura lieu le vendredi 21 octobre en soirée. Sa particularité, c’est qu’il ne s’agira pas d’un échange classique de questions/réponses sur le forum, mais d’une interview sous forme de chat, dont le texte sera archivé ensuite. Très curieuse de tenter l’expérience. Ceux qui souhaiteraient en savoir plus, voire participer, peuvent visiter le forum à cette adresse.

 

Après plusieurs déceptions musicales, c’est toujours un vrai plaisir d’écouter coup sur coup plusieurs nouveautés enthousiasmantes. Deux en particulier, dues à des artistes que je suis depuis quelques années et dont les premières écoutes sont franchement prometteuses. C’est le jour et la nuit, pour ainsi dire. Côté obscur : les ambiances sombres, les basses lourdes et l’énergie toujours aussi contagieuse de Phoebe Killdeer & The Short Straws. Côté lumineux : la grâce aérienne et les mélodies subtiles de Shara Worden alias My Brightest Diamond (filmée ici par mes camarades du Cargo). Laissons les images et les sons parler d’eux-mêmes.

 

 

 

 

 

Deux concerts parfaitement immanquables, tant elles sont impressionnantes sur scène, chacune à sa manière. Je ne pourrai malheureusement pas assister à celui de My Brightest Diamond le 29 novembre pour cause de rencontre en bibliothèque, mais je me réjouis d’avance de revoir Phoebe Killdeer et sa bande sur la scène du Point FMR dans quelques jours. En faisant des bonds partout comme il se doit.

 

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Les fantômes de l’appartement 302

Ceux qui auraient suivi la saga de mon exploration des rues brumeuses de Silent Hill se rappelleront peut-être que je m’étais récemment perdue dans les méandres du quatrième jeu de la série, baptisé The Room. Je l’abordais comme étant peut-être mon tout dernier Silent Hill, The Room étant considéré par beaucoup de fans comme le dernier très bon jeu de la série – le dernier, si j’ai bien compris, à avoir été développé par l’équipe japonaise d’origine avant que Konami ne confie la série à une équipe américaine. Par ailleurs, je ne suis équipée pour jouer ni à Origins (qui m’intrigue pourtant pas mal), ni à Shattered Memories, et Homecoming a la réputation d’un ratage intégral. Reste à voir ce que donnera Downpour, le huitième jeu dont la sortie est annoncée prochainement.

 

The Room, donc. Développé à l’origine comme un jeu indépendant, avant d’être rattaché en cours de développement à la saga Silent Hill. Ça se sent assez nettement, tant dans le gameplay que dans le scénario, ce qui a le mérite de renouveler un jeu qui aurait pu tourner en rond. Le point de départ est assez original (et m’a curieusement rappelé le roman de Serge Lehman Le Haut-lieu). Depuis trois jours, Henry Townshend ne peut plus quitter son appartement. Les fenêtres sont coincées, la porte couverte de chaînes cadenassées, le téléviseur en panne. Deux trous sont apparus dans les murs : le premier donne sur la chambre de sa voisine Eileen tandis que l’autre, dans la salle de bains, débouche sur une série de mondes de plus en plus inquiétants : un métro désert peuplé de monstres, une forêt qui cache en son cœur un orphelinat abandonné… Peu à peu, l’histoire de l’appartement 302 commence à trouver une explication, qui semble tourner autour d’un petit garçon et d’un étrange personnage aux cheveux longs que Henry croise régulièrement au cours du jeu.

 

 

The Room m’a laissée perplexe. Il y a d’excellentes idées, des ambiances glauques à souhait, des moments assez flippants, et le scénario est vraiment intriguant. Mais il manque le grain de folie qui donnait envie de crier au chef-d’œuvre dans chacun des trois jeux précédents. Par ailleurs, le gameplay est un peu pénible à prendre en main, même si l’idée de l’alternance entre l’appartement et les différents mondes est vraiment intéressante. Et si le jeu est un peu long à se mettre en route, pour devenir passionnant à partir du troisième monde, il devient carrément crispant dans sa dernière partie, où le niveau de difficulté redouble d’un seul coup sans véritable justification. Henry se retrouve contraint de revisiter tous ces mondes les uns après les autres, ce qui serait déjà fastidieux s’il ne fallait en plus traîner une Eileen blessée qui ne peut pas grimper aux échelles, échapper aux coups de feu du mystérieux (et increvable) Walter Sullivan, et exorciser les phénomènes paranormaux qui envahissent désormais l’appartement. Chacun des lieux a son importance dans le scénario (règle de base des Silent Hill où les lieux reflètent toujours la psyché ou l’histoire des personnages), mais rien ne justifie qu’on ait à les retraverser, sinon pour prolonger artificiellement la durée de jeu. Sauf qu’à ce stade, on ne désire plus que connaître le fin mot de l’histoire et passer à autre chose.

 

Un autre regret, minime celui-là, c’est de voir le scénario se construire autour d’une idée réellement barrée (qui n’est dévoilée que dans la dernière heure du jeu), mais se développer malgré tout d’une manière relativement classique. Le fait que les personnages, Walter excepté, soient plutôt fades n’arrange pas vraiment les choses.

 

 

Ceci étant dit, ça reste un très bon jeu au scénario fouillé, qui réussit à faire le lien avec la mythologie de Silent Hill sans se contenter de copier les jeux précédents. Les défauts seraient plutôt d’ordre technique. Pour le reste, il y a quelques scènes assez dérangeantes : le visage géant d’Eileen découvert dans une pièce de l’hôpital, le combat final très réussi, les fauteuils roulants vivants qui remplacent les traditionnelles infirmières-zombies, et quelques fantômes glaçants. Mais l’ensemble est long, beaucoup trop long. J’avoue être une gameuse assez paresseuse qui aime découvrir un jeu et son scénario dans leur ensemble, mais se décourage très vite face à la difficulté. Dans la deuxième partie, j’ai vite renoncé à ma résolution de jouer sans consulter la solution : ça devenait vraiment trop crispant.

 

Toujours dans l’idée d’explorer des classiques qui m’auraient échappé, je viens de me laisser tenter par le premier Resident Evil – en partie parce que le fait qu’il ait été le rival direct du premier Silent Hill à l’époque ait piqué ma curiosité. Je n’ai vu que quelques minutes du jeu, juste assez pour noter une certaine parenté dans le gameplay (époque oblige) et une différence très nette dans les intentions affichées : là où le générique de Silent Hill désarçonnait le joueur en lui montrant ce qu’il n’attendait pas (une suite de scènes intriguantes mais pas spécialement inquiétantes, sur un petit air de mandoline), Resident Evil le rassure en lui montrant très exactement ce qu’il est venu chercher là : des monstres, de l’action, de l’angoisse. Curieuse de voir comment le jeu se déploie ensuite.

 

Pour ceux que cette débauche de monstres et de zombies auraient incommodés, quelques photos de mon nouveau voisin (que nous appellerons Rex Abdaloff pour préserver son anonymat). Je sais, je suis faible : mon objectif ne résiste jamais à l’appel de la kawaïtude féline.

 

 

 

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