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Le bal des schizos

Puisque l’anthologie vient d’être officiellement annoncée, j’en profite pour recopier ici le sommaire du Jardin schizologique qui paraîtra le 21 octobre chez La Volte. Apparemment, c’est à moi qu’il revient d’ouvrir le bal des schizos.

 

« Née du givre » Mélanie Fazi
« Hannah » Frédéric Serva
« Exophrène » Stéphane Beauverger
« Connect I Cut : un conte de fées clinique » Sébastien Wojewodka
« Sam va mieux » Alain Damasio
« False Reversion » Thomas Becker
« The One » Hugues Simard
« Scopique » Marilou Gratini-Levit
« Effondrement des colonies » David Calvo
« M.I.T. » Philippe Curval
« Sacha » Jeanne Julien
« Sextuor pour solo » Francis Berthelot
« Veuillez lire attentivement l’intégralité de cette notice » Jacques Mucchielli & Léo Henry

 

Mon autre nouvelle à paraître cette année, « Swan le bien nommé », sera disponible dès demain puisque les éditions Ad Astra présenteront en avant-première l’antho Contes de villes et de fusées à l’occasion de la Rentrée des petits éditeurs le samedi 11 septembre. Plus d’infos ici.

 

And now, for something completely different… Je remercie l’ami Nébal de m’avoir rappelé l’existence de ce chef-d’oeuvre du nanar qu’est Blood Freak – l’histoire du type qui se transforme en dinde géante toxicomane qui tue les drogués pour boire leur sang. Ou quelque chose comme ça. Un monument rendu encore plus consternant (donc indispensable) par le doublage le plus approximatif qu’il m’ait été donné d’entendre. Pour l’anecdote, j’ai cru comprendre que dans l’intro ci-dessous, les doubleurs avaient entendu « Catholics » au lieu de « catalysts », ce qui expliquerait bien des choses. Enjoy.

 

 

 

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Intermède animalier

 

C’est terrible : je crois que je commence sérieusement à prendre goût à photographier les chats des autres. Surtout les chatons. Tentative de séance pro ce week-end avec un charmant jeune homme de trois mois (dire qu’il y a un an, Savannah était à peine plus grande). En fin de compte, c’est presque plus facile de faire poser un chat qu’un humain : le chaton de trois mois se contrefout de son image.

Par contre, évidemment, il ne tient pas en place plus de deux secondes.

 

 

 

 

 

 

 

 

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Contes du Tardis et de fusées

 

Il y a toujours quelque chose d’improbable à débarquer un beau matin chez Gallimard pour y signer une soixantaine de services de presse. Ça ne fait pas partie des choses auxquelles on s’attend quand on commence à publier, à plus forte raison quand on se spécialise dans la littérature de genre. Le compte à rebours pour la sortie en poche d’Arlis des forains est lancé : il sera en librairie le 2 septembre. En attendant, le rendu de la couverture signée Bastien L. est magnifique. J’ai vu aussi un très bel essai de couverture pour Notre-Dame-aux-Ecailles, signé par le même. Neuf jours après Arlis, le 11 septembre, paraîtra chez Ad Astra l’anthologie Contes de villes et de fusées dirigée par Lucie Chenu, qui contient entre autres choses ma nouvelle « Swan le bien nommé ».

 

 

 

Deux semaines que j’ai plongé dans l’univers de Doctor Who et j’ai du mal à ordonner mes réactions pour en parler. Je sais seulement une chose, une évidence : j’ai trouvé ma nouvelle série préférée. J’adore quand une véritable rencontre se produit avec une série, comme avec Buffy il y a quelques années, comme avec X-Files plus loin dans le temps. J’adore retrouver ce sentiment d’addiction, ce moment où l’on termine sa journée de boulot en se préparant à savourer les épisodes du soir. Plus que les séries construites sur le modèle du feuilleton, j’adore celles qui commencent par poser un concept de base (une lycéenne qui traque les vampires, un bureau des affaires non classées, un extraterrestre qui voyage dans le temps et l’espace) et définir des règles pour mieux s’en éloigner ensuite. Je n’avais jamais fait le rapprochement, mais c’est quasiment le même plaisir que la lecture d’un recueil de nouvelles : chaque début d’épisode ouvre sur un nouvel univers, une nouvelle variation possible.

 

nullDe fait, Doctor Who n’est jamais meilleur que quand il s’aventure loin de la formule de base. Un scénariste semble particulièrement doué pour l’exercice : Steven Moffat, qui ne signe dans un premier temps qu’un ou deux épisodes par saison – mais ce sont ceux que tout le monde se rappelle. Il prendra ensuite les commandes de la saison 5, mais je n’en suis pas encore là. J’ai déjà mentionné son épisode « The Empty Child », histoire d’un enfant mutant particulièrement inquiétant sur fond de bombardement de Londres. On lui doit aussi « The Girl in the Fireplace », peut-être mon épisode préféré pour l’instant, celui qui m’aura fait pleurer à chaudes larmes pendant dix bonnes minutes. Tout repose sur deux idées, l’une simple et très belle, l’autre tellement absurde qu’elle en devient géniale. On y croise Madame de Pompadour et de splendides robots muets, on y voyage dans le temps, et l’on regarde des histoires entremêlées s’acheminer vers une conclusion qu’on devine tragique. Je crois que c’est ce que j’ai vu de plus beau dans une série depuis longtemps. Et puis une saison plus loin, il y a l’indescriptible « Blink » à l’ambiance étrange et à la construction assez osée. J’attends impatiemment les prochains épisodes signés Moffat. Encore un point qui me renvoie à Buffy et X-Files : là aussi, j’avais mes chouchous parmi les scénaristes, respectivement Jane Espenson pour la finesse psychologique de ses histoires et Darin Morgan à l’univers sérieusement barré.

 

Que dire d’autre sinon que David Tennant succède magnifiquement à Christopher Eccleston, que les personnages de Rose et Jackie Tyler me manquent déjà, que j’aime la façon dont la série convoque une imagerie fantastique (fantômes, sorcières et loups-garous) en les justifiant par des explications de SF, que les questionnements sur l’humanité, le devoir ou la solitude sont particulièrement touchants, que j’ai hâte de finir chaque saison pour mieux percevoir la série dans son ensemble… Outre les épisodes atypiques dont je parlais, j’ai un faible pour les épisodes historiques souvent savoureux. Celui sur la Reine Victoria à qui l’on essaie de faire dire « We are not amused » pour gagner un pari, et surtout celui sur Shakespeare que je conseille particulièrement à mes amis traducteurs : on ne peut pas pratiquer ce métier sans développer un « radar à citations », et cet épisode devrait les amuser. Si l’élément SF de cet épisode est un peu tiré par les cheveux, la théorie sur la puissance du langage me rappelait furieusement le roman de José Carlos Somosa, La Dame n°13. Et comment ne pas être fan d’une série qui réussit à citer Harry Potter en plein milieu d’un épisode sur Shakespeare ?

 

   

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Are you my mommy ?

 

La vidéo indescriptible du jour, que d’aucuns auront sans doute vue passer sur Facebook et ailleurs. Je crois que ça se passe de commentaires.

 

 

 

En postant l’entrée précédente, j’ai eu l’intuition que je m’y prenais trop tôt et que mon opinion sur Dr Who allait pas mal évoluer les jours suivants. En fait, ça s’est produit dans les heures qui ont suivi. Le hasard m’a fait visionner coup sur coup les trois épisodes les plus impressionnants de la saison 1. Et là, d’un coup, on commence à entrevoir tout le potentiel de ce qui n’était encore qu’une série « juste » distrayante (ce qui est déjà beaucoup). J’étais déjà bien remuée par « Father’s Day », histoire de paradoxe temporel classique mais particulièrement émouvante où Rose rencontre le père qu’elle n’a jamais connu, quand j’ai abordé un épisode dont le titre m’intriguait pas mal : « The Empty Child ». (Avouez, ça claque.) Première partie d’un diptyque qui a visiblement marqué les fans de la série et qui touche à la perfection.

 

À Londres, pendant le blitz, une jeune fille aide les orphelins à survivre et tente de les protéger d’un enfant mutant vraiment flippant qui cherche partout sa mère. L’épisode m’a furieusement rappelé « Hush », un des classiques de Buffy. Même ambiance sinistre construite autour d’éléments effrayants car improbables : ici, l’éternel masque à gaz de l’enfant mutant remplace le sourire inamovible des terrifiants Gentlemen. Même soin apporté aux personnages, à l’écriture, à la réalisation – avec en prime une résolution particulièrement ingénieuse, là où on s’attendait à être déçu par les explications finales. Les épisodes suivants, y compris le final de la saison, pâlissent un peu en comparaison. Mais ces trois épisodes-là donnent l’impression de voir soudain la série prendre son envol et devenir bien plus que ce qu’elle annonçait au départ.

 

C’est là que me revient le parallèle avec Buffy. Dans les deux cas, on commence dans la légèreté et le second degré pour voir se déployer ensuite toute une palette d’ambiances et d’émotions à mesure qu’évolue la formule de départ. Comme dans Buffy, on est guidé par des personnages auxquels on s’attache contre toute attente. Je n’aurais jamais cru apprécier autant Rose et sa mère qui s’éloignent peu à peu de la caricature initiale. Comme dans Buffy, toujours, on devine un réel amour de la culture populaire, la vraie, celle qui sait distraire et frapper en plein cœur et qui ne s’abaisse jamais à prendre le spectateur pour un crétin décervelé. Je n’ai plongé dans Dr Who que depuis quelques jours mais je retrouve l’immense plaisir que j’avais pris à découvrir l’univers de Joss Whedon, passée ma réticence initiale. C’est avec un pincement que j’ai vu David Tennant succéder à Christopher Eccleston tout à la fin de la saison. Maintenant, je guette l’arrivée de la saison 2 dans ma boîte aux lettres pour découvrir ce nouveau Docteur. Le préféré de pas mal de gens, semble-t-il. Il paraît que je ne suis pas au bout de mes surprises.

 

 

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Breakfast in the Tardis

 

Millennium, suite et fin : verdict toujours mitigé. (Je rappelle que je ne parle ici que du premier livre, Les hommes qui n’aimaient pas les femmes alias The Girl with the dragon tattoo puisque je l’ai lu en anglais, à la fois à cause de la mauvaise réputation de la traduction française et parce que je voulais le lire en format poche.) Drôle de roman dont l’intrigue policière commence quasiment comme du Agatha Christie – le mystère d’une disparition élucidé quarante ans plus tard, et dont tous les suspects sont les membres d’une même famille – et se termine du fond de piratage informatique à grande échelle. Une ambiance un peu désuète enrobée d’un habillage qui se veut moderne et n’y arrive pas toujours. Cela dit, c’est extrêmement prenant. Ce qui ne rend qu’encore plus agaçants les défauts du roman. Le principal, comme je le disais dans l’entrée précédente, tient aux personnages. On a le plus grand mal à s’intéresser au journaliste Mikael Blomkvist, que je vois ’ai vu quasiment comme un cas d’école de personnage raté : on comprend ce que l’auteur cherche à en faire, mais ça ne prend pas. Ce n’est pas tout de le décrire comme un héros surdoué, intelligent, idéaliste et qui tombe toutes les femmes, encore faudrait-il que l’auteur nous fasse ressentir tout ça. Or, Blomkvist est totalement inexistant, ce qui pose quand même un peu problème. On a du mal à comprendre pourquoi c’est lui, plutôt que n’importe qui d’autre, qui réussit à percer la carapace de la quasi-autiste Lisbeth Salander – même si, pour le coup, leur interaction fonctionne plutôt bien.

 

Mais le plus grand mystère de Millennium, pour moi, c’est la façon dont Stieg Larsson réussit à donner vie au personnage de Salander. Elle est le seul personnage qu’il ait réussi à doter d’une vraie personnalité et à rendre attachante et crédible – ce qui m’intrigue d’autant plus qu’on a le sentiment, contrairement à la plupart des autres personnages, qu’elle lui est totalement étrangère. Il la décrit comme une bête exotique fascinante, mais qu’il ne comprend pas vraiment – alors qu’il réussit à rendre parfaitement crédible son mode de fonctionnement et son décalage essentiel avec le monde qui l’entoure. Un détail, pour moi, illustre plus que tout ce paradoxe : l’insistance à décrire ses tatouages comme une preuve absolue de bizarrerie, un symbole de sa marginalité. Jamais la moindre remarque d’ordre esthétique concernant ces tatouages, jamais d’indices quant à leur histoire (et Dieu sait que l’histoire d’un tatouage est essentielle, je parle en connaissance de cause). Quand il est question de ses tatouages et piercings, ils sont systématiquement mis sur le même plan que ses bizarreries de comportement et tout ce qui la dit « autre ». Pour un roman publié en 2005, à une époque où les tatouages se sont quand même largement répandus, c’est quand même étonnamment vieux jeu.

 

Je me suis suffisamment laissée prendre à l’intrigue pour dévorer le roman en quatre jours (avec l’aide de quelques nuits d’insomnie), mais je ne suis pas sûre d’avoir très envie de lire la suite. Pas dans l’immédiat en tout cas.

 

Ma grande découverte de la semaine passée sera plutôt la saison 1 du nouveau Doctor Who. Enfin, pas vraiment une découverte puisque je suis intriguée par cette série depuis des années. Au départ, plutôt par la série originale des années 60 à 80, dont j’avais appris l’existence à travers mon boulot de traductrice – c’est le genre de phénomène culturel auquel on trouve régulièrement des références dans les films ou livres britanniques. Notamment dans la biographie de Douglas Adams que j’avais traduite il y a quelques années (il en avait scénarisé quelques épisodes). Cela dit, la série d’origine ne m’a jamais tentée – surtout que j’ai le souvenir d’un vieux film vraiment pas terrible mettant en scène le Docteur et les Daleks. La nouvelle série, en revanche… Disons que je suis entourée de fans de plus en plus nombreux et de plus en plus convaincants, et que j’allais forcément tomber dedans à un moment donné.

 

Sept épisodes plus tard, je me sens devenir progressivement accro. Tout est fait pour : générique addictif, personnages attachants et barrés comme il faut, scénarios encore assez classiques mais très inventifs dans les détails, et une manière ludique de faire de Londres un terrain de jeu – mannequins qui prennent vie dans un grand magasin de la ville, émetteur extraterrestre planqué dans la grande roue du London Eye, et j’en passe. Sans parler d’un goût de l’absurde qui rappelle d’autres séries britanniques classiques comme Chapeau melon et bottes de cuir. J’ai cru comprendre que la nouvelle série mettait un moment à trouver son rythme et que les scénaristes s’y lâchaient progressivement. Pour l’instant, c’est déjà jubilatoire. J’aime assez l’idée de faire incarner un même personnage par différents acteurs au fil du temps. Christopher Eccleston est loufoque à souhait et j’ai hâte de voir de quelle manière David Tennant lui succède dans la saison suivante. C’est toujours amusant en tout cas de se plonger dans une série dont on connaissait déjà la mythologie de base – l’histoire du Docteur, le Tardis, les Daleks – et de trouver le résultat à la hauteur de ce qu’on espérait.

 

D’ailleurs, devinez quoi, j’y retourne.

 

 

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