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Et pendant ce temps, à Vera Cruz

 

Où l’on se console de rater les Imaginales d’Epinal pour la première fois depuis 2002 (concours de circonstances qui commença par une bête histoire d’hôtels complets) en se livrant à sa dernière lubie en date. J’ai déjà parlé ici et là de mon admiration pour l’artiste américaine Lisa Snellings-Clark. Je me suis intéressée au départ à ses figurines de rats avant de développer une vraie fascination pour sa figure emblématique : le minuscule Poppet à la robe rouge et au visage blanc, autour duquel elle développe des variations toutes plus poétiques les unes que les autres (voir ici pour vous en faire une idée). Lisa Snellings-Clark a toujours encouragé les gens à lui envoyer des photos de Poppets en situation, et vient de lancer un concours de photos dans le cadre d’un projet de livre sur le sujet. Comme je possède un Poppet reçu en bonus lors d’une commande de figurines, je ne pouvais pas laisser passer l’occasion. Je ne me fais pas d’illusions : compte tenu de la qualité des photos soumises sur la page Flickr du projet, ça m’étonnerait que j’aie la moindre chance. C’est surtout la démarche qui m’amuse. Avec son visage de mime, le Poppet a un côté miroir : il reflète l’ambiance de ce qui l’entoure.

 

Je n’ai rien obtenu de transcendant pour l’instant, mais voici déjà quelques échantillons de mes premiers essais (avec en guest star une participation de Savannah qui m’a prêté une patte et un coin de fourrure pendant sa sieste). Ne vous étonnez pas si vous me croisez avec un Poppet à la main dans les semaines à venir, je n’ai pas fini de m’amuser.

 

 

 

 

 

 

 

 

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If something has to change…

 

 

Deux vidéos musicales pour commencer la semaine. La première a éclairé un jeudi de l’Ascension tout gris – j’ai horreur des jours fériés, pas tellement parce que je bosse pendant que les autres sont en congé, mais plutôt à cause de cette impression que tout s’arrête l’espace d’une journée. Difficile de se rappeler que cette session Cargo a été tournée en plein été sur un balcon parisien. J’ai eu la chance d’y assister, planquée dans un coin pour prendre des photos que je n’ai jamais pris le temps de traiter – la lumière et les effets de contre-jour m’ont donné du mal, et il aurait fallu pas mal de boulot pour certaines. La seule que j’aie jamais traitée est celle du making of ci-dessus.

 

Il y a toujours quelque chose d’imprévisible dès lors qu’on décide de filmer Jesse D. Vernon (Morning Star) et/ou sa compagne Kate Stables (This is the kit) – une sorte de chaos créatif un peu déroutant, mais assez jubilatoire. De reprises en tâtonnements, Jesse et sa chorale nous ont offert quelques jolis moments de grâce. J’aime tout particulièrement celui-ci.

 

 

 

 

Dans un tout autre registre, je découvre des années après tout le monde la musique des Editors. Pas faute d’en avoir entendu parler, pourtant. Mais je viens de trouver par hasard, avec The Back Room, l’album que je cherchais sans le savoir. Et qui colle parfaitement à l’ambiance musicale de ma traduction en cours, commencée sur fond de Kills et de Yeah Yeah Yeahs – un mélange d’énergie et de noirceur impeccable pour accompagner les atmosphères glauques et très polar de la bit-litt. Plusieurs de ces chansons ont un côté « classique immédiat » assez frappant et ne décollent plus des oreilles une fois qu’elles s’y sont incrustées. Même le peu que je comprenne des paroles fait vibrer une corde. J’aurais du mal à expliquer laquelle – plus le temps passe et moins je me sens capable de parler musique. Juste de le faire partager.

 

 

 

 

Je remercie au passage les personnes qui m’ont fait tomber dedans et qui se reconnaîtront.

 

Et pendant ce temps, la « traduction bis » avance petit à petit, et j’ai hâte de pouvoir parler de ce projet qui me tient vraiment à cœur. Comme si deux traductions en parallèle ne suffisaient pas, j’attends la livraison imminente des épreuves d’Arlis des forains version Folio SF. Et la reprise de l’écriture, dans le cadre d’un projet collectif, approche à grands pas. Sans parler d’un début de nouvelle qui me tourne dans la tête. Pas facile de jongler entre tout ça quand on n’a pas le cerveau multitâches – mais le résultat devrait en valoir la peine.

 

 

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Evelyn, Evelyn, le printemps, la trentaine et le reste

 

 

Reprise des concerts après une pause d’un an, et pas d’humeur à rédiger un compte-rendu hyper détaillé. D’abord parce que j’ai déjà dit ici, et souvent, tout le bien que je pense d’Amanda Palmer, de sa musique, de ses concerts, de son rapport au public et de sa vision des choses en général. Et d’autre part, parce que ce qui faisait tout le sel du concert d’Evelyn Evelyn tenait moins à la musique (assez jubilatoire par ailleurs) qu’aux mimiques ahuries d’Amanda Palmer et Jason Webley incarnant des sœurs siamoises à demi sauvages qui ne connaissent du monde que le cirque où elles ont grandi. Une robe pour deux, qu’on croirait taillée dans une vieille paire de rideaux, un clavier ou un accordéon que chacun joue d’une seule main, et des dialogues sans queue ni tête où chacun prononce un mot sur deux. Ces deux-là sont complètement cinglés, dans le meilleur sens du terme. On ne sait jamais trop à quoi s’attendre, et c’est pour ça qu’on les suit d’un projet à l’autre. (Quoique je ne me sois pas encore penchée sur la discographie de Jason Webley, qui m’a pas mal impressionnée les deux fois où je l’ai vu en live.) Au concert d’Evelyn Evelyn a succédé un set très bref où Jason et Amanda alternaient les morceaux de manière plus classique – l’occasion d’entendre un Runs in the family toujours aussi grandiose et un Mrs O. qui m’a filé la chair de poule, alors que cette chanson ne me plaît pas plus que ça sur disque. Puis un final où Amanda fait monter les fans sur scène tandis que Jason entonne une chanson à boire et nous fait tourner sur nous-mêmes pour être saouls sans avoir bu (le pire, c’est que ça marche).

 

C’était l’occasion de tester mon reflex en concert, après avoir hésité à le sortir pendant une bonne demi-heure – c’est nettement plus bruyant que mon G9, ce bestiau-là. Pas hyper convaincue du résultant, dans le sens où la marge de progression par rapport à l’autre appareil n’est pas flagrante (la faute à la photographe qui manque d’expérience, pas au matériel). Mes photos préférées, finalement, sont celles des dédicaces d’après concert dans le hall de l’Européen. (Le reste de la série est visible sur Flickr.)

 

Evelyn et Evelyn (ou l’inverse ?)

 

 

 

 

 

 

C’était déjà dans une salle de concert que j’avais, pour la première fois, vraiment pris conscience du passage des générations – une soirée où se succédaient les Libertines et PJ Harvey, et où le public de chacun était bien marqué. Les vingt ans et moins venaient pour les Libertines, les trente ans et plus pour PJ Harvey (devinez de quel côté je me trouvais ?). J’avais compris ce jour-là qu’une nouvelle génération arrivait et que je faisais désormais partie des « plus si jeunes ». Mardi soir, à l’Européen, une autre évidence m’a sauté à la figure en regardant les fans défiler devant Amanda Palmer : on n’est clairement plus le même fan à trente ans qu’à vingt. Face à l’enthousiasme des plus jeunes, je me suis revue dix ans en arrière, à l’époque où aller parler aux groupes après un concert était un exploit et où je collectionnais les dédicaces, setlists et autres reliques. Je ne sais pas quand m’est venue cette sorte de pudeur qui m’empêche d’aller dire aux artistes à quel point leur musique me touche – ou de le leur dire de manière convaincante, quand je décide quand même de franchir le pas. Depuis, d’autres ont pris ma place. La roue tourne, je ne peux pas dire que je le regrette mais ça m’inspire un genre de nostalgie diffuse.

 

Notez le T-shirt « Fuck the ashcloud » offert par une fan.

 

 

Avec Sylvia, adorable fan italienne que j’ai croisée à plusieurs concerts.

 

Pour la petite histoire, un concours de circonstances improbable m’a fait atterrir en toute fin de soirée dans le taxi qui ramenait Amanda Palmer et l’adorable Holly Gaiman (la fille de Neil) vers l’endroit où elles logeaient pour la nuit. Motif : Amanda, comme souvent, avait demandé sur Twitter qui pouvait l’héberger ainsi que son équipe lors de leur passage à Paris. Un ami qui avait répondu à l’appel hébergeait Amanda et Holly mais ne pouvait assister au concert – et voilà comment je me retrouve à jouer les escortes à une heure du matin. Quand je vous dis que je vieillis : j’étais amusée, mais même pas impressionnée.

 

Et pendant ce temps, c’est le printemps, les traducteurs fleurissent aux terrasses et les projets bourgeonnent. De manière un peu surprenante, parfois. Aux traductions en cours s’ajoutent des projets dont je ne peux encore parler qu’à demi-mot, et qui ne sont pas de ma propre initiative. D’abord un projet de traduction un peu particulier qui me tient vraiment à cœur, puisqu’il s’agit de textes que j’ai moi-même sélectionnés. J’expliquerai le pourquoi du comment quand tout ça sera officiel, mais si tout va bien, le livre en question devrait paraître en début d’année prochaine. Et depuis peu, un projet d’écriture sous la forme d’un ouvrage collectif auquel j’apporterai une contribution. Ça ne ressemble à rien de ce qu’on m’ait demandé jusqu’à présent, ça m’intimide autant que ça m’amuse et ça touche à des thèmes qui me parlent depuis longtemps. Moi qui avais sérieusement envie de reprendre l’écriture mais qui n’arrivais pas encore à ordonner les idées qui me tournaient dans la tête, je crois que j’ai trouvé la bonne occasion pour m’y remettre. Le printemps sera studieux. Mais tant qu’on peut être studieux aux terrasses des cafés…

 

 

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Easter Sunday

Parce que c’est Pâques, que j’ai 33 ans et quelques velléités de résurrection, et parce que je ressors cette chanson tous les ans à la même date. Je n’ai toujours pas bien compris de quoi elle parle, à part de la famille Rimbaud et d’un dimanche de Pâques, mais elle me file immanquablement la chair de poule (voire un peu les larmes aux yeux certains jours). Pour tout vous dire, c ‘est une des rares chansons, avec le To bring you my love de PJ Harvey, qui me fassent l’effet d’un chant religieux.

 

Joyeuses Pâques à tous, et n’abusez pas trop des oeufs en chocolat.

 

 

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