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Veni, vidi, vici, miaou


Les deux semaines écoulées ont été riches en grandes premières, à plusieurs titres. Deux événements notamment expliquant l’état d’euphorie totale dans lequel je me trouvais hier matin (avant que l’euphorie en question se retrouve toute ramollie par la chaleur). Commençons par le plus récent : lundi, j’ai survécu à ma première perfusion.

 

Ne ricanez pas, c’est très sérieux.

 

Ma trouille des aiguilles et de tout ce qui y ressemble remonte à loin, je lui vois vaguement plusieurs explications dont aucune, si ça se trouve, n’est la bonne. J’ai dépassé depuis longtemps le stade où la perspective d’une prise de sang me faisait passer des nuits blanches, mais il faut encore que je me concentre très fort sur autre chose quand on me pique. J’ai d’ailleurs découvert ces dernières semaines que c’était une phobie très répandue, y compris parmi mon entourage proche. N’ayant jamais été hospitalisée, j’avais une appréhension particulière concernant les perfusions – l’idée d’avoir quelque chose de planté dans le bras de manière durable. Difficile à expliquer mais ça me paraissait tout simplement inconcevable. Il m’est souvent arrivé de me demander comment je gèrerais ça, le moment venu, si le cas se présentait, et d’être persuadée que je n’y arriverais pas.

 

Le hasard a voulu que ça se passe dans le cadre d’un examen très banal et vraiment pas méchant, mais qui se pratique sous anesthésie. En acceptant de le passer, j’y ai vu l’occasion de me colleter avec cette vieille trouille une bonne fois pour toutes, ne serait-ce que pour savoir « comment ça se passe, quel effet ça fait ». On angoisse forcément toujours cent fois plus pour ce qu’on ne connaît pas : on se fait des films toujours pires que la réalité, tant qu’on n’a pas d’expérience vécue pour restreindre le champ des possibles. Premier passage (même bref) en clinique, première perfusion, première anesthésie. Ça en faisait, des nouveautés. Je vous épargne le détail des deux semaines passées à enchaîner les coups de flip et à me faire des frayeurs en regardant Dr House (dont j’ai fini la première saison, il faut vite que je me procure la deuxième). Le plus idiot dans l’affaire, c’est que j’avais presque moins la trouille de me faire piquer que de paniquer totalement à ce moment-là – la consultation avec un anesthésiste pas hyper conciliant, à qui je demandais de m’expliquer le processus en détail pour me rassurer, n’avait pas aidé. On se sent débile de flipper pour quelque chose d’aussi anodin, surtout quand il s’agit d’un examen banal et indolore, d’un pépin de santé tout à fait mineur. Mais on a beau se raisonner, ça ne se contrôle pas.

 

Et puis voilà, c’est passé. Ce serait à refaire, j’appréhenderais quand même le moment où l’on se fait piquer, pas super agréable – mais quelques minutes plus tard, en attendant d’entrer au bloc, on s’aperçoit qu’on arrive à se détendre avec ce corps étranger planté dans le bras, qu’on peut bouger normalement, qu’on ne sent quasiment rien. Je me suis forcée à le regarder pour bien me prouver que j’en étais capable (alors que je n’ai jamais pu regarder quand on me piquait pour une prise de sang). L’anesthésie elle-même a été une expérience plutôt agréable, à peine le temps de comprendre qu’on allait m’endormir et j’étais déjà en salle de réveil, tout s’est passé en douceur. Tout ça n’a pas réglé ma trouille des aiguilles – il me reste une prise de sang en attente et j’y vais encore à reculons – mais ça a au moins réglé celle des perfusions en particulier : voilà, je sais maintenant ce que ça fait, ce n’est pas agréable mais c’est gérable. Ce qui me paraissait encore inconcevable il y a quelques jours, quand je fermais les yeux devant les nombreuses « scènes d’aiguilles » de Dr House.

 

Une autre grande première m’a aidée à attendre celle-là de manière un peu plus zen. On discutait récemment avec une amie de certains aspects de nos vies actuelles, notamment sur le plan professionnel, sur l’air de « Si on m’avait dit, à 14 ou 15 ans, qu’un jour je ferais ça… » Je me suis fait pas mal de réflexions semblables ces dernières semaines, à plus courte échelle : si on m’avait dit, il y a encore un an… Qu’à la date du 1er juillet 2009, je serais propriétaire de ce chouette appart tellement plus agréable et lumineux que l’ancien, que ce serait dans le 18ème (un coin sur lequel j’avais pas mal d’a priori), et surtout que je partagerais l’appartement en question avec un petit truc à quatre pattes qui miaule, qui ronronne et qui est tout le temps fourré sur mes genoux quand je travaille. L’idée a germé il y a trois mois, un dimanche où je rêvassais à mon futur nouvel appartement. Il y aurait de la lumière, il y aurait des plantes (j’ai commencé par du basilic, j’ai des envies de menthe et de ciboulette), et tiens, pourquoi pas un animal de compagnie ? Quelques heures plus tard, il avait pris la forme d’un chat. Ça m’a beaucoup tourné dans la tête depuis. Et fin juin, je me retrouve donc en expédition en banlieue, en réponse à une petite annonce, pour aller voir une chatonne tricolore de deux mois et demi. Quatre jours plus tard, une fois tout le matériel acheté, elle arrivait chez moi. Elle s’appelle Savannah et c’est la chatonne la plus craquante du monde – forcément, puisque c’est la mienne.

 

C’est amusant, le choix d’un nom pour un animal. Trois mois que j’y pensais régulièrement, que je dressais des listes en piochant un peu partout, dans les mythes grecs ou dans la littérature anglophone. Et puis le moment venu, c’est comme le test des spaghetti qu’on jette contre un mur pour voir s’ils collent : on jette des noms sur le chat, ceux qui paraissaient les plus probables n’adhèrent pas, et puis il y en a un qui ressort de nulle part alors qu’on l’avait abandonné (pensait-on) définitivement. Le nom d’un des personnages de la série de Kelley Armstrong que je traduis, qui se trouve aussi être le nom de la ville dans laquelle se déroule Minuit dans le jardin du bien et du mal que j’ai envie de revoir depuis quelque temps – plusieurs personnes ont pensé tout de suite à ce côté « Sud des USA » en apprenant le nom de ma chatonne. Et puis ça veut dire « savane » en anglais, très approprié pour un fauve miniature. Rapport à sa frimousse rayée, pas à son caractère : c’est une vraie peluche par ailleurs. Pourvu que ça dure.

 

C’est amusant de vivre avec un chat au quotidien. Je n’en avais encore jamais fait l’expérience. On commence à trouver nos habitudes et la cohabitation est plutôt tranquille pour l’instant. Pas encore de casse ni de réveils intempestifs, et relativement peu de coups de griffes. Elle n’aime pas beaucoup mon G9 mais j’ai réussi à prendre quelques photos à la volée. « La relève est assurée », a commenté ma mère en la voyant une plume entre les pattes. Moi qui ai toujours entendu dire que les chats sont très indépendants, je ne m’attendais pas à la voir autant en recherche de contacts et en demande d’attention – mais il paraît que ça leur passe avec l’âge.

 

Sur ce, je profite que la fauvette soit vautrée en mode carpette sur la télé (pas encore installée à sa future place) pour me remettre au travail.


 

 

Edit : Non en fait, elle est revenue s’installer sur mes genoux. Faudrait quand même que je la dresse à me rapporter le café. Oh et puis tiens, pour l’occasion, un clip avec des chats dedans.

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Addendum : Hurlevent, suite et fin

 

Une impression me frappe alors que je cherche à mettre des mots sur ce qui fait l’impact des Hauts de Hurlevent (terminé ce matin au petit déjeuner) : une sorte d’ambiance « fin de race », une impression de déliquescence, je ne sais pas comment le dire autrement. Il s’agit d’un roman où les humains, livrés à eux-mêmes au cœur d’une nature hostile et quasiment privés d’interactions avec leurs contemporains, n’ont que deux choix possibles. Redevenir des animaux, comme les Earnshaw après la mort des parents, et plus encore lorsque Heathcliff récupère Wuthering Heights ; ou des aristocrates ineptes et mollassons comme les Linton, qui vont d’ailleurs produire en bout de course la pire caricature d’eux-mêmes en la personne d’un mollusque anémique justement prénommé Linton, ce gamin geignard et souffreteux qui a le bon goût de mourir jeune en épargnant au lecteur d’inutiles souffrances. Le monde et le reste de l’humanité existent à peine : on ne saura jamais d’où est venu Heathcliff, ni d’où venait l’argent qu’il a amassé lors de sa disparition. Le jeu de miroir entre les deux familles et les deux maisons, à travers les alliances et les déplacements des personnages, est assez fascinant. Jusque dans les noms, me semble-t-il : Heathcliff, qui ne possède aucun patronyme, est une famille à lui tout seul ; Linton porte comme prénom le nom de jeune fille de sa mère ; et le roman compte deux Catherine, mère et fille, une Earnshaw et une Linton.

 

C’est cette impression de sauvagerie et d’enfermement qui place le roman à part. Dans cet environnement, il suffit de peu pour transformer un gentil petit garçon à l’esprit vif en bête sauvage fière de sa propre bestialité – il suffit de le retirer à la garde de la gouvernante Nelly Dean pour le laisser grandir entre son père (pas très longtemps), le serviteur Joseph (dont les dialogues à peine intelligibles renforcent l’impression d’animalité ambiante), et Heathcliff qui s’amuse à le regarder s’avilir. Il suffit aussi que deux adolescents du même âge se rencontrent pour qu’ils tombent amoureux, simplement parce qu’ils n’ont jamais rencontré personne d’autre de leur génération. Dans ce contexte, personne ne semble se formaliser que Cathy (deuxième du nom) tombe amoureuse deux fois de ses propres cousins, et personne ne semble gêné par l’idée qu’elle puisse les épouser (remarquez, avec Linton, au moins, le mariage ne risquait pas d’être consommé).

 

Autre élément qui m’a frappée, l’omniprésence de la mort et de la maladie. C’est un roman où les personnages tombent comme des mouches à tout bout de champ. Question d’époque, mais je trouve que ça prend une tout autre dimension quand on le met en parallèle avec l’histoire de la famille Brontë, ou en tout cas ce que j’en connais – de la même manière que le début de Jane Eyre rappelle l’école où les deux sœurs aînées de la famille sont mortes très jeunes à cause de conditions d’hygiène déplorables. Ça fait partie des petits détails qui ravivent ma fascination pour l’histoire de cette famille, et pour Emily en particulier. J’ai lu adolescente un roman de chacune des trois sœurs et la mise en parallèle des trois était assez frappante. The Tenant of Wildfell Hall (écrit par Anne) m’a fait l’effet d’un petit bouquin très plat et très ennuyeux, une sorte d’archétype de roman anglais de cette époque. Jane Eyre (de Charlotte, donc) était déjà bien plus barré, même si ça restait un roman beaucoup plus policé que celui d’Emily – on y retrouvait quand même quelques éléments de cette sauvagerie. Mais rien qui égale cette noirceur, cette impression de déliquescence et de bestialité, qui hantent les pages des Hauts de Hurlevent.

 

Je vous rassure, je ne vais pas continuer longtemps à tourner en boucle autour de ce roman. Mais ça fait un bien fou de retrouver intacte l’obsession éprouvée pour un livre qu’on avait adoré à l’adolescence. Il y a des romans tellement uniques, tellement denses, tellement « autres » qu’ils ne vieillissent jamais. Je crois que celui-là ne prendra jamais une ride.

 

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Heathcliff au jardin

 

Le petit plaisir du week-end : découvrir par hasard un parc à deux minutes de chez moi, devant lequel j’étais passée plusieurs fois sans le remarquer, et trouver l’endroit onirique à souhait, comme une bulle de verdure larguée entre les rails et les immeubles. Peut-être simplement parce que la machine à fabriquer des images qui donnent naissance aux histoires fait mine de se réveiller depuis quelques jours. La faute aux rails qui traversent mon nouveau quartier à plusieurs endroits et qui travaillent pas mal mon imagination. Je croise les doigts pour qu’il en sorte quelque chose dans les semaines qui viennent : j’ai trop peu écrit en ce début d’année.

 

Toujours est-il que le premier coup de soleil de l’année aura été pris dans ce parc en relisant Les Hauts de Hurlevent. Heathcliff, me disait récemment une amie, est un des plus beaux méchants de toute la littérature. Je suis assez d’accord, même si je me surprends à éprouver plus de compassion pour le bonhomme que lors de ma première lecture. Je n’avais pas compris la première fois que Heathcliff ne se vengeait pas seulement parce qu’il n’a pas pu épouser Catherine. Il se venge aussi, voire surtout, de toutes les humiliations subies au fil des années, ce qui éclaire le roman différemment. La façon dont il transforme Hareton, le fils du frère de Catherine, en brute quasi animale, à l’image de l’adolescent qu’il a été, est glaçante ou poignante selon les passages. C’est un des aspects du roman que j’avais totalement oubliés, mais c’est celui qui m’a le plus frappée cette fois-ci, outre le côté extrême des personnages et des passions qui les animent, à l’image de la nature qui les entoure. Tout ça me donne des envies de me replonger dans l’histoire de la famille Brontë, histoire de mieux comprendre quel environnement a pu donner naissance à un roman comme celui-là. Et aussi de relire Jane Eyre, dans la foulée.

 

Une question subsiste : pourquoi la chanson de Kate Bush m’émeut-elle à ce point alors qu’elle adopte le point de vue du fantôme de Catherine – qui reste quand même l’un des personnages les plus insupportables du roman ?

 

À propos de Kate Bush, une autre chanson pour terminer le week-end. Parce qu’elle colle parfaitement à ce parc, ces rails, cette impression d’onirisme et aux images qui me tournent dans la tête depuis. Je ne peux pas vous expliquer, j’espère simplement qu’il en sortira quelques pages.


 

 

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Kingsnake & kawai

 

Immersion dans un milieu encore relativement nouveau, épisode suivant : comment s’amuser des heures avec un grand miroir, une affiche d’Amanda Palmer et un kingsnake en peluche, souvenir du zoo Audubon de La Nouvelle-Orléans. Ça fera un chouette boa pour l’hiver.

 


Je voulais poster cette entrée pour le plaisir de reproduire ici un dessin découvert sur le blog de Fetish Cat, dont j’aime décidément beaucoup le style, assez « burtonien » par certains aspects, surtout pour le mélange du trait un peu naïf avec des éléments horrifiques. Le dessin en question est tiré d’un compte-rendu de la dernière édition de Trolls & Légendes. C’est la première fois que je me vois dessinée façon manga – notez le détail plutôt bien vu de la gaufre, on avait effectivement passé tout le week-end à s’en goinfrer derrière notre table avec Laurent Genefort et Anne Guéro (Ange). Je ne vous raconte pas comme c’est pratique d’éviter ensuite les taches de gras sur les dédicaces. Mais le détail qui me fait craquer, et j’en rigole encore, c’est le mini-goth avec les crocs et l’accent du sud, sur la droite – vous aurez bien entendu reconnu… le seul, l’unique, le vrai… (clic)

 

Tout en rédigeant cette entrée, je suis en train d’écouter en fond sonore les conférences enregistrées aux Imaginales d’Epinal par l’équipe d’ActuSF, mises en ligne ici. Je fais de la figuration ici, lors de la table ronde sur le thème « Acrobates, jongleurs et cirques en tous genres » où je n’ai pas forcément grand-chose de renversant à raconter, surtout à côté de Francis Berthelot, Xavier Mauméjean et Jean-Claude Dunyach qui maîtrisent un peu mieux le sujet. Comme chaque fois que je m’entends enregistrée, j’ai du mal à me rendre compte que je parle réellement avec un débit pareil – mais comme tous les copains que j’écoute depuis tout à l’heure dans le poste y causent avec leur vraie voix que je leur connais dans la vraie vie, je suppose que moi aussi (soupir). Plus sérieusement, je vous conseille tout particulièrement cette conférence-ci que je regrette d’avoir raté car elle est assez savoureuse. Et je tire mon chapeau à Lionel Davoust qui a dû en baver avec la traduction et s’en sort haut la main comme toujours. Lionel a juste la classe absolue quand il joue les interprètes.

 

À propos de tables rondes, j’en profite pour vous donner un lien vers le programme du colloque « La fantasy en France aujourd’hui » qui se tiendra à Villetaneuse (à 10 minutes de la gare du Nord, nous souffle-t-on) les 10 et 11 juin. Je participerai en bonne compagnie à deux tables rondes dont je vous recopie le programme ci-dessous :

 

Mercredi 10 juin, 11h20-12h45 :

Aux marges du genre, table ronde présidée par Anne Besson


Avec : Francis Berthelot (cycle romanesque « Le rêve du démiurge »), Mélanie Fazi, romancière et novelliste, prix Merlin pour Matilda, Xavier Mauméjean (La Vénus anatomique, Lilliputia), Jérôme Noirez (Féérie pour les ténèbres, Leçons du monde fluctuant), Pierre Pevel (Wielstadt, Ambremer, Les Lames du Cardinal)

 

Jeudi 11 juin, 10h15-12h15 :

La fantasy traduite, table ronde présidée par Corinne Abensour


Avec : Jacques Baudou, Célia Chazel (éditions Mnémos), Mélanie Fazi, Florent Grandin (auparavant aux éditions Diable Vauvert), Delphine Martin (traductrice des Lettres, des Enfants de Húrin de Tolkien et du site internet www.tolkienestate.com), Alain Névant (éditions Bragelonne), Audrey Petit (directrice de collections chez Hachette), Dominique Poisson (Terre de Brume).

 

Venez nombreux, etc, etc. Pour les détails pratiques et le programme complet, cliquez sur le lien ci-dessus (grosse flemme inside).

Et à part ça ? Une nouvelle qui vient tout juste d’être acceptée pour une anthologie à paraître dans le courant de l’année. Non, je ne vous dirai pas de quoi ça cause, comment ça s’intitule (pas sûre du titre définitif) ni où l’antho est censée paraître, mais je suis d’autant plus ravie que le texte me tenait à coeur. J’en reparlerai le moment venu. Et il serait temps que je recommence à cogiter sur les autres appels à textes qu’on m’a soumis ces derniers temps. Curieuse de voir à quoi ressembleront les textes écrits dans mon environnement tout neuf. On n’y traduit pas trop mal, pour commencer.

 

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John et Polly, suite et fin

Deux jours plus tard, résultat des courses : 24 minutes d’interview avec John Parish, que je viens de récupérer et que je dois trouver un moment pour traduire. J’ai un sourire jusqu’aux oreilles en la revoyant. C’est tout simplement un des types les plus adorables du monde, aussi accueillant et chaleureux qu’il est discret sur scène. J’ai autant d’admiration pour le musicien que de sympathie pour le personnage. Lundi matin, on se retrouve à 11h avec Renaud dans le hall de l’hôtel où loge le groupe, on rejoint tranquillement un café que John nous suggère pour l’interview. La matinée est ensoleillée, John porte un des T-shirts promo de la tournée, on bavarde en route. Je suis en contact avec lui depuis maintenant un peu moins de dix ans, depuis la création du site amateur Louse Point qui lui est consacré et que j’avais démarré avec deux correspondants, l’un belge et l’autre suédois. Je l’ai croisé un certains nombre de fois, mais les occasions de discuter tranquillement ne sont pas si fréquentes – John est quelqu’un d’extrêmement accessible après les concerts, mais il est du coup toujours très entouré. J’adore quand une interview ou une session permet ce genre de moments tout simples où on n’est plus dans un rapport de fan et d’artiste. Je ne sais pas trop quand je vais trouver le temps de traduire l’interview, mais j’essaie de faire ça vite.


 


Dans la foulée, Renaud a filmé à l’hôtel une session Cargo avec Tom Brosseau, qui assurait la première partie de PJ Harvey et John Parish sur les trois dates que j’ai vues. Je connaissais son album Cavalier, justement produit par John, et j’aimais assez sa folk mélancolique et délicate. Du coup, je suis restée assister à la session et prendre les photos. Comme le bonhomme est charmeur et gentiment cabotin, c’était assez amusant.

 

Je ne sais pas si le concert de lundi soir était, comme il m’a semblé, un cran en dessous des précédents, ou si j’étais juste trop crevée pour l’apprécier, ayant trié mes photos jusqu’à pas d’heure la veille. Ce que je retiendrai surtout de cette date, c’est le fait de m’être retrouvée pile face à la batterie et d’avoir pu apprécier mieux que les fois précédentes le jeu de batterie fascinant et la gestuelle toute en grâce de Jean-Marc Butty (un de mes batteurs préférés, comme j’ai déjà dû le dire ici). L’un des moments qui m’ont le plus touchée était, encore une fois, l’enchaînement de Urn with dead flowers in a drained pool et de Civil war correspondent (je vous joins une vidéo du concert de la veille). J’ai dû voir jouer Civil war correspondent quelque chose comme sept fois en live depuis 1998 et le résultat a toujours été d’une égale intensité : jamais d’accroc, jamais de baisse de forme, rien qu’un morceau qui touchait à la perfection. Et tant qu’à faire, je vous ajoute Taut, autre extrait de Dance Hall at Louse Point. J’ai vu assez souvent ce morceau en live pour être un peu blasée, mais il produit toujours son petit effet. L’une des photos de l’entrée précédente a été prise pendant ce morceau. Accessoirement, je me suis aperçue au premier rang sur une autre vidéo du même concert. Je ne m’étais pas rendu compte que j’avais eu un mouvement de recul quand PJ Harvey était passée pile devant moi pendant que je prenais mes photos. C’est qu’elle impressionne dans ces moments-là.

 

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