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Instantanés du carnaval

Ça fait un bien fou de se retrouver au milieu d’une foule qui braille les chansons du carnaval pendant le chahut sur la place Jean Bart et de chanter avec elle. Même sans être déguisée, même sans prendre part à la bande, juste être là et laisser ces paroles que je connais par coeur depuis l’enfance sortir d’elles-mêmes. Une année, c’est décidé, il faudra que je me déguise. Je n’étais pas très à l’aise au départ, quand j’ai débarqué avec mon appareil photo sur une place Jean Bart pas encore très peuplée, je me sentais un peu voyeuse à prendre à la dérobée des clichés des gens costumés alors que je ne l’étais pas. J’avais oublié que les carnavaleux adorent ça, qu’ils prennent la pose et chahutent dès qu’ils voient un objectif, qu’il réclament parfois un bisou en échange de la photo et vous draguent gentiment au passage. On rentre chez soi avec des traces de maquillage plein la figure, des confettis dans les cheveux et des chansons plein la tête.

Je ne peux pas dire que je sois très attachée à la région dunkerquoise où j’ai passé mes vingt premières années. Mais j’aime profondément son carnaval. Je me sens nettement plus à ma place à Paris, mais le carnaval ne manque jamais de me rappeler que mes racines sont là.


 

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"Est-ce que t’as pas vu la bande ?"

 

Depuis quelques jours, je me passe cette vidéo en fond sonore et je suis toute guillerette :

 

Demain après-midi, c’est la bande de Dunkerque, celle-là même que vous voyez sur la vidéo, et j’irai y faire un tour avec ma soeur. La bande, pour les non-Dunkerquois, c’est le carnaval en plein air, par opposition aux bals qui ont lieu le soir en intérieur. Je serais bien allée voir celle de Malo-les-Bains dimanche prochain, dont je garde un bon souvenir (une de mes tantes habite Malo, on allait souvent manger des crêpes chez elle après le carnaval) mais je serai à Bagnols-sur-Cèze, près d’Avignon, pour un salon.


Le carnaval, je ne l’ai jamais vraiment fait, à part quand j’étais petite (la preuve en images, et j’ai eu aussi un costume de Fantômette qui rend très jalouse une de mes voisines de blog qui se reconnaîtra). Quelque part, ça m’intimide : c’est profondément lié à l’identité de la ville et de la région, et je ne m’y suis jamais sentie vraiment à ma place. Mais je me suis aperçue, devenue adulte, que le carnaval fait partie des rares choses qui me rendent fière de mes origines dunkerquoises. On grandit avec, on en est imprégné même quand on n’y participe pas. Récemment, un week-end où ma soeur me rendait visite à Paris, on s’est passé un CD du carnaval et ça nous a amusées de constater qu’on avait retenu dès l’enfance pas mal de paroles sans forcément en comprendre le côté grivois. C’est du grand n’importe quoi, le répertoire du carnaval, c’est souvent assez vulgaire et au ras du caniveau, assez misogyne aussi (y a quand même une chanson qui dit « Si tu veux pas que ta femme t’emmerde, te marie pas, te marie pas ») mais ça me fait vraiment marrer. Quand j’ai visité La Nouvelle-Orléans en période de carnaval, j’ai retrouvé là-bas le même esprit. Pourtant, les traditions sont différentes. A La Nouvelle-Orléans, il y a les chars, les parades, le lancer de perles, et les costumes sont réservés au jour (férié) de Mardi Gras. A Dunkerque, il y a plutôt un grand chahut costumé, les chansons, le lancer de harengs par le maire depuis l’hôtel de ville, les immenses parapluies qui émergent de la foule, les déguisements faits de bric et de broc, les « classiques » comme les zoulous ou les hommes déguisés en femmes, etc. Mais en Louisiane, j’ai retrouvé ce sentiment de voir une région vivre pendant quelques semaines au rythme des festivités. Eux aussi, là-bas, grandissent avec ça dans le sang. Des images me reviennent en vrac depuis quelques jours. Une copine de fac, carnavaleuse acharnée, qui séchait les cours chaque lundi matin après avoir enchaîné le bal et la bande et qu’on voyait revenir crevée mais contente avec des paillettes dans les cheveux. Le costume que s’était fabriqué mon cousin avec des peluches données par ma soeur et moi, et dont on n’avait plus l’utilité, qu’il avait cousues sur un grand manteau rose. Ou une autre copine de fac répondant à notre prof d’italien, qui lui demandait quel était son costume : « Je ne peux pas le dire, je fais de l’intrigue ». Le principe de l’intrigue étant de se déguiser de manière à être méconnaissable pour pouvoir entre autres aller embêter incognito les gens qu’on connaît.


Enfin bref, je n’irai qu’en spectatrice, j’essaierai de prendre des photos, mais je suis impatiente. J’ai des bribes de chanson du carnaval qui me tournent dans la tête depuis une semaine.


A part ça, je viens de finir la saison 2 de Dexter. J’ai adoré mais je garde une préférence pour la précédente. La deuxième saison vaut surtout pour l’évolution du personnage, toujours aussi passionnante. Il y a d’autres aspects que j’ai trouvés un peu crispants : le personnage de Lila qu’on a envie de baffer en permanence, et aussi l’aspect brouillon du final qui part dans tous les sens et offre une solution un peu trop pratique au dilemme que se posait Dexter par rapport au respect ou non de son code. Je m’attendais à un deus ex machina, la situation étant inextricable, mais la solution choisie m’a fait tiquer. Ça reste vraiment excellent et ça me donne très envie de commencer la saison 3. Mais je n’ai pas tout à fait retrouvé l’éblouissement constant de la première saison, dont l’intrigue était en plus un modèle de construction. En règle générale, je m’intéresse beaucoup plus aux personnages et aux ambiances qu’aux intrigues proprement dites, mais il y a un plaisir particulier à voir les éléments d’une histoire magnifiquement ficelée s’imbriquer comme les pièces d’un puzzle. J’avais connu un éblouissement similaire, dans un autre genre, à la lecture du troisième Harry Potter, Le prisonnier d’Azkaban, dont l’intrigue est un modèle de construction. Et il y avait dans l’affrontement de la première saison de Dexter quelque chose de vraiment poignant, un sentiment de tragédie inévitable, qui manque un peu à la deuxième. Cela étant, je l’ai regardée avec autant de plaisir.


Et sinon, ces jours-ci, je suis une éponge et j’adore ça. James Morrow n’avait-il d’ailleurs pas démontré dans Notre mère qui êtes aux cieux que Dieu est une éponge ? Mais je m’égare. Ce que j’appelle « être une éponge », c’est entrer dans cet état d’esprit particulier où tout ce qu’on voit, tout ce qu’on entend cherche à s’agglutiner pour former une histoire. J’ai enfin trouvé le point de départ de la nouvelle qu’on m’a commandée. Tout s’est mis en place assez rapidement, reste à trouver quelle forme donner au dénouement. Je sais ce qui s’y passe, je sais vers quoi doit tendre tout le texte, reste à trouver comment le mettre en scène. Tout est né en musique, pour changer. Depuis l’an dernier, je suis de nouveau dans une de ces phases où chaque texte s’associe spontanément à une chanson. Le jardin des silences, c’était clairement Rodeo Town des Kills. Chanson pour la chimère, c’était Feathers de Marissa Nadler. Dragon caché, c’était The Gardener des Dresden Dolls. Cette fois il y en a plusieurs, mais elles sont liées. Je dirais simplement, ce qui ne surprendra personne, que la première graine a été semée lors du concert récent d’Amanda Palmer. En tout cas, ça fait un bien fou de retrouver cette impression de mouvement. J’espère réussir à régler très vite la question du dénouement pour me mettre à écrire. Le gros coup de barre de ces derniers temps s’éternise mais l’énergie est revenue la semaine dernière (Magné B6 est mon ami). Je crois que j’entre dans la saison de l’année la plus propice à l’écriture. Pourvu que ça dure.


 

 

 

 

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Le retour des sessions Cargo

Une entrée rapide pour ne pas prendre trop de retard dans mon planning de boulot du jour. La session Cargo tournée avec Amanda Palmer il y a une dizaine de jours vient d’être mise en ligne. Il y a deux vidéos à la tonalité extrêmement différente. Une reprise à l’ukulélé de In between days de Cure, version énergique, et une du Fake plastic trees de Radiohead, version nettement plus calme. J’ai un gros faible pour cette deuxième vidéo (au début de laquelle je fais d’ailleurs brièvement ce que d’aucuns, au Cargo, baptisent du « featuring sauvage »). J’adore la façon dont Renaud l’a filmée en très gros plan. J’étais à deux mètres de là, en train d’essayer de prendre mes photos, et je ne me suis pas rendu compte du dialogue qui s’est établi entre eux deux pendant ce morceau : les gros plans, les regards francs dirigés vers la caméra. J’étais déjà particulièrement contente d’avoir réussi à obtenir cette session, mais je suis vraiment ravie du rendu de l’ensemble.

J’ai aussi posté mes photos ici. Voici la vidéo de Fake plastic trees, l’autre étant disponible ici.

Il y a eu pas mal de chouettes trucs parmi les récentes sessions Cargo d’ailleurs, j’ai bien aimé notamment celles de Mansfield TYA, Marie-Flore, Essie Jain et Declan de Barra pour n’en citer que quelques-unes.  Tout ça commence à former une jolie collection. Et parmi les sessions annoncées mais pas encore tournées, il y en a une que je trouve particulièrement alléchante, je croise les doigts pour que ça se fasse. On sera bientôt fixés.

La prochaine fois que je parlerai musique et assimilés, ça risque d’être au sujet du carnaval de Dunkerque que je vais voir en famille dimanche prochain. C’est un autre genre, on va dire. Reste à définir lequel.

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Le petit plaisir photographique du week-end

Addendum aux deux entrées précédentes. Je ne sais pas combien de temps ça va rester, vu que l’avatar de cette page MySpace change assez régulièrement, mais vous voyez la photo qui figure actuellement comme avatar ici ?

http://www.myspace.com/whokilledamandapalmer

C’est une autre des photos posées que j’ai prises vendredi après-midi sur le balcon du Divan du Monde, juste après la session Cargo. En plus grand, elle ressemble à ça :

Comme après le concert précédent, j’avais envoyé des photos à l’adresse de la personne qui centralise les photos pour Amanda. Je ne m’attendais absolument pas à être recontactée dans la journée. Evidemment, je suis toute contente. Voir une photo utilisée sur le site de l’artiste ou du groupe concerné, ça fait forcément plaisir, et dans ce cas particulier, ça me touche d’autant plus. J’ai un peu de mal à l’expliquer précisément, mais ça me donne l’impression de fabriquer une image qui va un tout petit peu plus loin que le simple fait de capturer un moment. Moi qui suis incapable de donner des consignes quand je fais des photos posées, ça me fait sourire. C’est elle qui a tout fait, je n’ai eu qu’à la suivre en cherchant le bon angle et le bon réglage.

(Edit : l’avatar a été changé depuis, mais la photo reste présente dans l’album MySpace.)

Il s’est passé autre chose autour de mes photos de vendredi qui m’a fait très plaisir. Vous vous rappelez la photo de la fille au masque ensanglantée qui faisait partie de ce groupe de fans déguisés qui chantaient devant la salle ? En la postant sur Flickr, j’espérais que la photo atteindrait cette fille ou ce petit groupe, un peu comme une bouteille lancée à la mer. Ils l’ont trouvée beaucoup plus vite que je ne le croyais. Je suis assez impressionnée par l’aspect communautaire de Flickr et les rencontres et dialogues qu’il permet. Notamment le phénomène qui se produit autour de plusieurs groupes ou artistes (c’est autour d’Amanda Palmer et de My Brightest Diamond que je l’ai constaté le plus nettement) : il existe une petite communauté de photographes de concert, amateurs ou pro, qui suivent à travers les photos des autres la tournée d’artistes qu’ils ont eux-mêmes photographiés. Comme s’ils se passaient le relais, chacun son tour. On se retrouve à avoir des échanges très forts par moments. Comme avec ce photographe des Pays-Bas qui fait partie de mes contacts et à qui j’avais écrit en substance, après avoir vu ses photos d’Amanda Palmer en octobre et lu les commentaires qui les accompagnaient : « On a vécu exactement le même concert, et de la même façon ».

Je suis de plus en plus curieuse de voir la session qui va avec les photos, maintenant. D’après ce qu’en dit Renaud qui a revu les images depuis, ça a l’air très fort.

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