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Cthulhu et les canards

 

Pour continuer avec les vidéos de saison, la HPLHS (HP Lovecraft Historical Society) et moi-même avons le plaisir de vous offrir ce nouvel intermède musical, intitulé Cthulhu Lives. Paroles incluses ci-dessous en bonus.

 


 


 

The Deep Ones wait you know

Swimming in the sea;

Their numbers they will grow,

Swimming safe and free!

He’s not dead but dreams,

Until that fateful day

When they set the Old Ones free

On mankind’s final day!

 

Oh! Cthulhu lives, Cthulhu lives, deep down in the sea

In the city of R’lyeh, waiting to be freed.

Oh! Cthulhu lives, Cthulhu lives, deep down in the sea

In the city of R’lyeh, waiting to be freed!

 

Pendant ce temps, je boucle mes valises pour aller passer Noël en région dunkerquoise, mais je reviendrai sans doute poster une dernière vidéo de saison en direct du Grand Nord. Il est temps que je parte de chez moi avant d’avoir vidé les trois kilos de jelly beans qu’une amie m’a rapporté hier de Houston – j’ai déjà fini le sachet de jelly beans à la margarita. Ne faites pas cette tête-là, ce n’est pas pire que l’addiction aux bonbons Haribo (je plaide coupable pour ça aussi). Je me suis également fait livrer du jerky (des morceaux de bœuf séché dont je suis également accro), des grits (une sorte de semoule de maïs que j’ai découverte en mars à Houston) et des Nutter Butter, biscuits au beurre de cacahuètes qui sont d’ailleurs en forme de cacahuètes. Ils ont dû être commercialisés brièvement en France, puisque j’ai souvenir d’en avoir acheté quand j’avais quatre ou cinq ans dans un supermarché en face de chez ma grand-mère. Je me rappelais précisément leur goût, leur forme et jusqu’à la couleur de leur emballage, autant vous dire que j’avais été sidérée de retomber dessus aux USA et que je ne rate jamais une occasion d’en rapporter ou de m’en faire livrer. Quelqu’un m’a fait remarquer un jour que c’était le principe exact de la madeleine de Proust. C’est sans doute moins classe, mais il y a de ça.

 

En attendant de récupérer mon nouvel appareil photo, j’ai eu l’occasion de m’amuser un peu avec un reflex, ce qui me démangeait depuis un bail. Résultat des courses : d’un côté, c’est vrai que c’est nettement plus lourd et plus bruyant (et encore, l’objectif n’était pas monstrueux). D’un autre côté, au niveau du rendu de l’image et de la profondeur de champ, ça n’a vraiment rien à voir. Cela dit, je sens nettement que je ne maîtrise pas la bête, ce qui m’a rappelé que mon G9 me manquait – j’aime le confort qui s’installe quand on commence à bien connaître son appareil et que les réflexes (sans mauvais jeu de mots) s’installent. Là, ça m’a donné l’impression d’avoir entre les mains un appareil nettement plus puissant mais avec lequel je ne pouvais que tâtonner. Le rendu est cent fois meilleur – mais du coup, c’est plus difficile de trouver le bon angle et le bon cadrage. Un reflex entre mes mains, ça donne ce genre de choses :

 


 


 

… faisant ainsi mentir la loi physique qui veut que sur mes photos de bars, les bières soient toujours plus nettes que les gens. Cela dit, je n’avais jamais vérifié si ça s’appliquait aussi aux canards, fussent-ils punks.

 

Dernière chose : je ne remercie pas la personne qui a eu la brillante idée, vendredi dernier – soit une semaine jour pour jour après mon cambriolage – d’appeler deux fois chez moi en l’espace d’une heure et de raccrocher sans avoir prononcé un mot. Évidemment, il a fallu que ça tombe un jour où j’avais prévu de sortir en soirée. Ça devait être pour la nécessaire bouffée d’adrénaline commémorative de l’événement. Je ne vous raconte pas comme j’ai flippé, mais l’appart était toujours là quand je suis rentrée à une heure du matin. À part ça, tout baigne, j’ai arrêté d’avoir peur de me faire mordre par ma porte d’entrée et je n’ai même plus besoin de jouer au Bene Gesserit quand je rentre chez moi (« I will not fear, fear is the mind killer », tout ça).

 

Si ça se trouve, c’est encore un coup des Grands Anciens.

 

PS : Le cambriolage a d’ailleurs éclipsé un autre événement survenu le même jour, à savoir la confirmation définitive et officielle que mes trois livres parus chez Bragelonne (Arlis des forains, Serpentine, Notre-Dame-aux-Ecailles) seront repris en poche chez Folio SF. Ça commencera avec Serpentine début 2010. J’aurai le temps d’en reparler d’ici là.

 

 

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Hey ho, hey ho…

Pour continuer dans les vidéos saisonnières, je dédie celle-ci à Daylon s’il passe dans le coin :

 

 

 


Ça doit être la période des fêtes qui veut ça mais j’ai des envies de revoir Gremlins, c’est grave docteur ?

 

Et pour compléter l’intermède musical de la semaine dernière, la session acoustique de Jesse Sykes au Père-Lachaise est maintenant visible ici sur le Cargo, et mes photos (une de mes séries préférées parmi celles que j’ai postées sur le webzine) sont ici.

 

Pour en revenir au sujet principal de ces derniers jours, je ne sais pas trop quoi répondre aux gens qui me demandent comment ça va par rapport au cambriolage. Depuis que c’est arrivé, j’entends dire et répéter que c’est un incident très violent qui peut être assez difficile à gérer psychologiquement. Sauf que je ne le ressens pas du tout comme ça, ou je n’en ai pas l’impression en tout cas. Ou alors, je suis trop sonnée pour m’en rendre compte, ce qui est possible aussi. Je suis assez déroutée par le calme et le détachement dont je fais preuve quand j’y pense. C’est vrai que je me suis fait une bonne grosse frousse vendredi et que ça m’est un peu retombé dessus lundi, quand je me suis pour la première fois absentée pendant les horaires de bureau. C’est vrai qu’en rentrant chez moi, mon premier réflexe est encore de vérifier que la porte est intacte et l’appart en ordre. C’est vrai aussi que je garde tout le temps les volets fermés (en même temps, ce studio est tellement sombre que ça ne fait pas grande différence). Mais à part ça, je ne ressens rien de particulier par rapport à l’incident. Et ça m’inquiète un peu. J’y pense tout le temps, mais de manière assez factuelle en quelque sorte : tout comme je sais qu’on est en hiver et que les fêtes approchent, je sais que j’ai été cambriolée – c’est là en toile de fond, mais ça ne va pas plus loin. Mais comme ma nature est d’angoisser tout le temps et pour tout, ça me dérange un peu d’être capable de me dire froidement « Quelqu’un est entré ici et a fouillé dans mes affaires » sans rien ressentir de particulier. Ça devrait être beaucoup plus violent que ça. Comme il n’y a aucun dégât visible, j’ai presque l’impression que ce n’est pas arrivé. Je sens juste de manière très, très vague mais constante qu’il y a « un truc qui ne tourne pas tout à fait rond ».

 

Pour ce qui est de ma recherche d’appartement, je laisse passer les fêtes – je suis plus concentrée sur les courses de Noël, le séjour familial de la semaine prochaine et la visite imminente d’une amie qui habite à Houston et que je ne vois pas souvent. Mais je me promets de commencer ma recherche effective début janvier au plus tard, au lieu de tourner autour des annonces en me demandant « quel quartier, quelle surface ? ». Ce que je n’ai pas précisé dans les entrées précédentes, c’est qu’il s’agirait cette fois d’acheter un appartement. Démarche forcément intimidante, même si j’ai apprivoisé l’idée à force de me renseigner et d’y réfléchir ces derniers mois. Et puis j’ai assez traîné chez Habitat et autres magasins du même genre ces derniers temps pour me rendre compte que l’envie d’un nouvel espace à décorer est bien présente. Ça tombe bien, moi qui déteste janvier, ça me donnera de quoi m’occuper.

 

 

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Intermède musical

Je m’apprêtais à remercier les gens pour leurs commentaires et messages divers concernant le cambriolage de vendredi et à dire qu’on se remettait finalement assez vite de ces choses-là, mais j’avoue que je fais un peu moins la fière aujourd’hui. Globalement, ça va, je m’étonne de ne pas angoisser plus que ça, mais je ne peux pas m’empêcher d’avoir une appréhension chaque fois que je m’absente, puis chaque fois que je rentre chez moi. Je n’ai l’esprit tranquille qu’après avoir constaté que la porte est intacte, l’appart toujours rangé et qu’il n’y a personne à l’intérieur. Curieusement, je flippe plus en journée qu’en soirée, parce que ça s’est passé pendant les horaires de bureau. Comme le cambrioleur est passé par la fenêtre de la cuisine, qui ferme mal, l’absence de dégâts matériels aide à digérer l’incident : depuis que j’ai tout rangé, j’ai presque l’impression que ce n’est jamais arrivé. Il n’y a que l’absence des appareils photos pour me prouver que si. Maintenant que je ferme mes volets métalliques en sortant, je sais qu’un autre cambrioleur ne pourrait passer que par la porte – et je tourne un peu en boucle sur cette question depuis hier : « Quel effet ça fait quand on retrouve sa porte fracturée ? » Ça doit être beaucoup plus violent. Je me rends compte que j’ai eu beaucoup de chance. Et c’est le genre de circonstances où les gens vous surprennent agréablement. J’ai été très touchée par certaines réactions dans mon entourage. Entre autres, par le geste de mes parents qui m’ont proposé de remplacer mon appareil photo. Je n’aurais sans doute pas fait la démarche toute seule, pas tout de suite en tout cas.

 

Avant de proposer un intermède musical – assorti de photos prises avec le G9 disparu – je voulais signaler que Francis Berthelot, dont je parlais tout récemment ici, participe à une interview en ligne sur le forum ActuSF pour parler de son roman Le petit cabaret des morts et de plein d’autres choses. Il répond aux questions des internautes jusqu’à mercredi inclus et ça se passe ici.

 

Pour commencer la page musicale du jour, bref retour en arrière. Début 2007, je tombe en arrêt en visitant un peu par hasard la page MySpace de Jesse Sykes & The Sweet Hereafter, totalement scotchée par la voix étrange et irréelle de la dame. Moins de cinq minutes plus tard, j’ai commandé l’album Like, love, lust and the open halls of the soul. Le temps qu’il arrive chez moi, c’est dans des circonstances particulières : j’ai été pas mal chamboulée par le décès d’une personne qui n’était pourtant pas un proche, et cet album devient la bande-son des deux semaines de cogitations intenses qui s’ensuivent (et qui ont nourri la dernière nouvelle de Notre-Dame-aux-Ecailles, intitulée « Fantômes d’épingles »). L’ambiance méditative de cette musique collait parfaitement à la gravité du moment. C’est peut-être pour cette raison qu’il m’arrive souvent de le réécouter en période de déprime : je trouve une chanson comme Eisenhower Moon particulièrement apaisante.

 

 

Une semaine après avoir reçu l’album, je fais quelque chose que je n’avais pas fait depuis longtemps, sur un coup de tête. Sans trop savoir qui tient la page MySpace du groupe, j’envoie un message qui dit en substance : cet album vient à peine d’entrer dans ma vie mais il compte déjà énormément. Je reçois un peu plus tard un mail très gentil de Jesse, visiblement touchée par le message. Suivent deux trois échanges de mails, une ou deux conversations rapides après des concerts. Quand je commence à participer un peu aux sessions Cargo, l’idée d’en proposer une à Jesse s’impose assez vite. Première tentative ratée en mai de cette année, deuxième en octobre. De fil en aiguille, on se retrouve à vadrouiller à quatre dans les allées du Père-Lachaise un mercredi après-midi – Jesse, Renaud du Cargo, Julien du label Fargo et moi. L’idée vient de Jesse que la perspective de jouer dans ce cimetière a l’air de bien éclater. Comme elle le dit sur le ton de la blague alors qu’on passe la chercher à son hôtel, la mort est un thème central de ses chansons.

 


 


Les trois qu’elle a choisi d’interpréter ne font pas partie de celles que j’aurais attendues, et aucune n’est tirée de Like, love, lust qui est pour moi, et de très loin, le meilleur des trois albums du groupe. Mais elles collent magnifiquement au décor. Pour être honnête, je n’étais pas sûre au départ que ça donnerait une session intéressante, ne serait-ce que parce que ses concerts sont vraiment en dents de scie. Mais du fait qu’elle jouait seule et en acoustique, sa voix a pris une ampleur intéressante, presque surnaturelle. On était quatre dans le cimetière quasi désert et Jesse chantait au milieu des morts. Moi qui étais frustrée de galérer autant pour la photographier en concert – elle est très photogénique mais toujours mal éclairée – j’étais ravie de pouvoir le faire à la lumière du jour, et dans ce décor-là. Je suis contente d’avoir ces photos comme souvenir d’un moment assez précieux : pour l’enthousiasme de Jesse, la façon dont elle s’est prêtée au jeu, mais aussi pour une conversation qu’on a eue sur le trajet du retour à l’hôtel, très naturellement, la première fois que j’avais l’impression de vraiment dialoguer avec elle et de combler les blancs de nos quelques échanges de mails rapides. Avant ça, je n’arrivais pas vraiment à faire le lien entre le personnage que je devinais derrière la musique, dont la voix suggère une impression de sagesse et de gravité, et la personne que j’avais rencontrée, cette Jesse toute speed qui courait partout, parlait très vite et s’enthousiasmait tout le temps. La session m’a permis de faire ce lien.

 

Voici un premier extrait, les deux autres sont disponibles sur Dailymotion en attendant leur mise en ligne imminente sur le Cargo, où seront aussi publiées mes photos (je remplacerai les liens quand ce sera fait).


 

 

 

 

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Les visiteurs du soir (enfin plutôt de l’après-midi)

 

Dans la série des expériences qu’on espère ne jamais avoir à faire mais dont on se remet finalement assez vite, je viens d’en tester une nouvelle cet après-midi même : rentrer chez moi pour trouver tout mon appart sens dessus dessous. Pas de casse, aucun dégât, mais le contenu des tiroirs et des boîtes renversé sur le sol, sur le canapé, partout. Peu d’objets volés, mais devinez le premier dont j’ai constaté la disparition ? Mon appareil photo, évidemment. Enfin les deux, mais c’est surtout pour le G9 que ça m’a contrariée. Savoir que la carte mémoire contenait encore des photos personnelles (aussi bien des photos de concerts que des photos d’amis) n’aide pas. L’autre objet dont la disparition m’a contrariée, c’est une médaille en or que je tenais de ma grand-mère maternelle. Comme il s’agit d’un objet qui a une valeur sentimentale pour d’autres personnes que moi-même, je ne peux pas m’empêcher de culpabiliser en me disant qu’on m’a confié quelque chose de précieux et que je n’ai pas été capable de le garder. Si quelqu’un avait voulu me voler pile les deux objets dont la disparition m’emmerderait le plus, il ne s’y serait pas pris autrement. Enfin si : il aurait volé mon portable tout neuf. Par chance, je l’avais avec moi puisque j’étais sortie travailler au café. Autre objet disparu, une paire de boucles d’oreilles que j’avais reçue l’an dernier pour mon anniversaire (note aux personnes concernées : par contre, ils ont laissé la broche de l’anniversaire suivant).

 

Ça aurait pu être nettement pire. Concernant les objets disparus, je suis étonnée de constater la résignation qui s’installe passé le gros coup de flip initial – et pourtant, j’adorais mon G9, ça fait partie des objets pour lesquels on développe un attachement irrationnel. Un appareil photo, c’est vraiment un objet personnel. Quelque part, j’ai encore du mal à croire que quelqu’un est vraiment entré ici en mon absence. La première réaction en ouvrant la porte, c’est l’incrédulité : la porte était verrouillée, mais l’appart est en désordre. Ensuite j’ai dû hésiter une bonne minute avant d’oser entrer. Il faut un moment pour intégrer vraiment l’équation « appart retourné = cambriolage », mais ensuite, la première pensée, c’est la trouille qu’il y ait encore quelqu’un à l’intérieur. Même ce soir, j’avoue que j’ai l’impression de ne pas être seule dans mon studio.

 

Finalement, une fois passés la visite de la police, le coup de fil à l’assurance, les conversations avec les parents/les amis/les voisins, on commence à tenir l’incident à distance. Ça devient plus factuel : quelqu’un est entré entre telle heure et telle heure, il est passé par là, il a touché à ça, il a volé ça, ça et ça. Le plus pénible, c’est peut-être le temps passé ensuite à ranger le bordel qu’il a laissé – et à jeter plein de trucs inutiles comme on le fait avant un déménagement, l’ironie de la situation ne m’a pas échappé. J’ai retrouvé des tas de choses, des bouts de papiers, des gadgets, dont j’avais oublié l’existence. Dans ces conditions, on ne peut pas s’empêcher de regarder ses propres affaires, et les souvenirs qui vont avec, avec les yeux d’un intrus. En ouvrant tel tiroir, en touchant tel objet, qu’a vu la personne qui est entrée ici ? Je ne crois pas que ça m’empêchera de dormir cette nuit, mais tout ça soulève des questions dérangeantes. En plus de me conforter dans mes envies de déménagement. Je savais que j’avais de bonnes raisons de ne plus vouloir habiter au rez-de-chaussée.

 

Ce blog restera donc sans images pendant une durée indéterminée, vu que je suis à présent 100% dépourvue d’appareil photo. Et accessoirement, je ne remercie pas mon cambrioleur anonyme de m’avoir fait perdre plusieurs heures de travail un jour où j’étais bien lancée malgré un démarrage tardif. Pile en ce moment, je n’avais pas besoin de ça.

 

 

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Des biscuits et des corbeaux

Comment faire quand on adore la période des fêtes mais qu’à deux semaines de Noël, on ne s’est toujours pas rendu compte qu’on était en plein dedans ? On peut toujours ressortir des vidéos de saison, comme celle-ci (ma chanson préférée du film) :

 

 

 

Ou décider, après avoir bien avancé le boulot de la journée, de réessayer une recette de biscuits de Noël déjà testée l’an dernier, avec quelques variantes – j’ai laissé tomber la fleur d’oranger, pas très pratique à manipuler vu qu’elle modifiait la consistance de la pâte, pour tenter une version citron/gingembre, en plus des versions cannelle et quatre épices déjà testées l’an dernier. L’avantage des recettes saisonnières, c’est qu’en un an, on a le temps d’oublier pourquoi on les avait laissées tomber depuis. En l’occurrence, passer plus d’une demi-heure à pétrir de la pâte qui s’émiette à répétition ou qui vous colle aux doigts, c’est sportif. En même temps, on peut vraiment dire que c’est du fait main. Il ne manque plus qu’une tasse de thé de Noël avec les petits gâteaux pour me sentir tout infusée de l’esprit des fêtes (en espérant que l’esprit en question aura la bonne idée de ne pas me rendre visite en trois exemplaires passé/présent/futur façon Dickens, mais ceci est une autre histoire).

 

D’ailleurs à propos d’histoires de fantômes, j’aimerais bien comprendre pourquoi, depuis que l’esprit de Noël commence à entrer tout doucement chez moi, j’ai des extraits du Corbeau d’Edgar Poe qui me tournent dans la tête. Peut-être parce que c’est le type d’ambiance que j’associe au conte de Dickens ou à ceux d’Andersen dont j’avais reçu un recueil pour Noël quand j’étais petite – sauf que Le Corbeau, je l’ai découvert l’an dernier en plein été et que ça n’a strictement rien à voir. Enfin si, ça se passe en décembre (« Ah, distinctly I remember it was in the bleak December », tout ça). Je ne suis pas sûre de comprendre tout le poème qui est quand même assez confus par moments, mais je suis fascinée par le jeu sur le rythme et les sonorités. Les premiers couplets ont quasiment le don de me mettre en transe. Donc, ça fait quelques jours que je suis régulièrement visitée par des bouts du poème, des « Quoth the Raven, ‘Nevermore’ » et autres « Darkness there, and nothing more » qui me traversent la tête à l’improviste. Notez que c’est plus original qu’en période d’Halloween. Le fait qu’il me soit revenu une vague envie d’écrire un texte autour de ce poème, comme je l’avais fait avec les contes d’Andersen, doit y être pour quelque chose (l’idée m’a traversée plusieurs fois mais n’a jamais abouti). Ou alors, c’est l’influence néfaste du Jack de la vidéo ci-dessus, ce serait bien son genre.

 

Note : à l’occasion, dresser la liste de tous les trucs que j’associe à Noël alors qu’ils n’ont strictement rien à voir. Exemple numéro un, le Penny Lane des Beatles, parce que ma sœur m’avait offert une compilation pour mon anniversaire quand j’étais ado, fin novembre, et qu’elle avait dû tourner en boucle pendant le mois de décembre de cette année-là. Ou une chanson d’Eleni Mandell, I believe in spring, que j’associe à l’euphorie des courses de Noël quand je prends le temps d’aller tranquillement me balader dans les boutiques (ce que je n’ai pas encore pu faire cette année). Rien à voir avec le sujet de la chanson, à peine avec son ambiance feutrée, le mystère est total. Je l’aurais bien incluse dans cette entrée mais ni Deezer ni YouTube ne la connaissent, les ignares. Ils ne savent pas ce qu’ils ratent.

 

Reste à entreprendre les courses de Noël dès que j’aurai un peu évacué le boulot en retard. Le truc, c’est que chaque fois que je passe devant un magasin de meubles ou de décoration, ce qui arrive assez souvent ces jours-ci, je me prends à rêver d’un espace à décorer et de plein de sous pour acheter des meubles (alors que je n’ai ni l’un ni l’autre). Plus précisément, à rêver d’un deux pièces plus clair que mon cagibi actuel, avec des murs où installer des étagères et bibliothèques. Je sens qu’il est vraiment temps que je me lance dans cette recherche d’appartement. Au bout de neuf ans passés dans le même espace, on s’en lasse forcément, mais plus on attend et plus l’idée d’un changement devient intimidante, surtout que je suis vraiment attachée à mon quartier. Bonne résolution pour 2009 : dans un an, j’espère habiter ailleurs. Dans un espace qui ressemblera plus à un véritable appartement qu’à une chambre d’étudiante attardée.

 

Pour rester dans les achats de Noël, s’il y a des gens de Paris et des environs qui ont envie de dépenser des sous en livres de SF/fantasy/fantastique, ça tombe bien, c’est samedi qu’auront lieu les Rencontres de l’Imaginaire de Sèvres. J’y serai toute la journée, avec pas mal d’autres auteurs dont la liste est disponible ici. Ce n’est pas que j’aie la flemme de recopier, mais il y a beaucoup de monde et je vais forcément oublier plein de gens.

 

Je vous laisse, j’ai des biscuits pas trop cramés à goûter et un corbeau qui frappe à ma porte pour réciter des poèmes.

 

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