Je constate régulièrement que tout le monde n’associe pas le même sens aux mots « vacances ». Pour pas mal de gens, c’est lié avant tout à un changement de décor (assez loin si possible). De mon côté, j’appelle « vacances » une période d’une semaine ou plus sans travail, même si je la passe chez moi. Je ne sais toujours pas quel nom donner à ces périodes où je déplace mon bureau de traduction chez la famille ou les amis (en écrivant cette phrase, je me vois en train de replier un bureau façon maison pliable de Tex Avery pour le ranger sous une pile de vêtements au fond de ma valise). Semi-vacances ? Résidence de traduction ? Pas « vacances » en tout cas, qui sont associées pour moi au fait de pouvoir dormir tard ou glander selon l’envie du moment sans devoir se soucier des horaires.
Un concours de circonstances imprévu m’a permis cette année d’installer mon bureau pour une semaine sur l’île de Ré, dans une grande maison familiale remplie de gens de bonne compagnie. J’ai failli jouer les remplaçantes dans le cadre d’un atelier d’écriture, finalement non, mais j’ai tout de même eu la possibilité de loger sur place. L’ambiance de colonie de vacances pour adultes me rappelle d’excellents souvenirs du colloque de Cerisy il y a quelques années. Le plaisir de se caler sur le rythme d’autres personnes l’espace de quelques jours, de partager les repas, les activités, la cuisine et les tâches ménagères. Pendant que les autres écrivent, je partage mon bureau entre une chambre tranquille et un grand jardin parfois ensoleillé. Le reste du temps, tout se fait en commun. Virées à la plage, barbecue, pétanque avant l’apéro, découverte d’un glacier qui propose des parfums assez étonnants (orange/cannelle et banane flambée sont à tomber par terre), voire carrément improbables (huître et pomme de terre). Même le temps a eu le bon goût de faire coïncider deux belles journées avec les créneaux prévus pour les balades. Sans parler des moments passés à sympathiser avec les deux chats de la maison. De quoi avoir presque l’impression, finalement, d’être réellement en vacances. De quoi aider aussi un peu à digérer de mauvaises nouvelles apprises au moment du départ, parce que la vraie vie et ses tracas ne s’arrêtent pas pendant les congés, mais ceci est une autre histoire.
Album photos plus conséquent à venir, quand j’aurai retrouvé mon PC fixe et que je pourrai les retoucher autrement qu’à l’arrache sur mon portable.
Le glacier La Martinière, à La Flotte, grand bienfaiteur de l’humanité.