D’autres souvenirs en vrac ?
Des balades en vaporetto qui me conduisaient parfois dans des lieux inattendus, volontairement ou non : l’île de Punta Sabbioni par accident au retour de Burano, ou une rue du Lido un peu sinistre à la nuit tombée, dont je me suis empressée de m’enfuir après avoir mangé dans un bar qui diffusait un match de foot et où je me sentais remarquablement peu à ma place.
Une osteria de Santa Croce à la carte originale, en grande partie végétarienne, où je me suis régalée d’un sublime flan épicé à la citrouille et à la ricotta affinée, puis d’une non moins sublime mousse de limoncello aux fraises.
Les chansons qui me traversaient la tête sans prévenir, The Dreaming de Kate Bush qui est la bande-son parfaite d’une balade nocturne dans les ruelles, ou The Slow Drug de PJ Harvey en contemplant de nuit la route de Mestre depuis les quais de Cannaregio.
Le fou rire piqué en entendant un accordéoniste de Burano jouer Funiculi, funicula qui me rappelait une chanson du carnaval dunkerquois.
Le calme incroyable du quai de Sant’Elena, près des jardins de la Biennale, qui offre une vue splendide sur la place Saint-Marc depuis une étendue d’herbe et de bancs.
Quelques conversations en italien avec un réceptionniste ou une commerçante, juste assez longtemps pour m’étonner que les réflexes reviennent malgré le manque de pratique.
Et puis des quais, des ruelles, des glaces, des chocolats Baci Perugina liés à mes souvenirs d’enfance, des photos par centaines pour tenter de capturer une Venise qui ne soit pas une simple carte postale. Et qui est désormais la première ville italienne que j’aurai vue par mes yeux d’adulte.